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Tir à l'arc: la médaille d'argent du travail pour les Français par équipes

La quatrième médaille du tir à l'arc français aux Jeux olympiques a été conquise dans le cadre le plus somptueux, l'esplanade des Invalides avec le dôme doré dans le dos et le pont Alexandre-III dans la ligne de visée.

Elle intervient après l'or de Sébastien Flute à Barcelone en 1992, l'argent de Jean-Charles Valladont à Rio en 2016 et le bronze de Virginie Arnold, Sophie Dodemont et Bérengère Schuh par équipes à Pékin en 2008.

"C'est de la joie, il n'y a pas vraiment autre chose. Il y a une petite pointe de déception de ne pas revenir avec un médaille d'or et de se dire que je vais encore revenir avec une médaille d'argent. J'ai un ou deux collègues au boulot qui m'ont appelé Poulidor", a plaisanté Valladont.

Il est le leader de cette équipe de France masculine, savant mélange entre son expérience, lui qui en est à ses quatrièmes Jeux olympiques, de la fraîcheur du très jeune Baptiste Addis (17 ans) et du calme et de la sérénité de Thomas Chirault.

"On a trois profils différents, complémentaires. Baptiste est solaire, très impulsif et très dynamique. On a la sagesse avec Jean-Charles et on a Thomas qui arrive à poser le cadre et amener du rationnel dans tout ça. Moi, j'essaie de mettre tout ça en musique ce qui n'est pas toujours simple", a glissé l'entraîneur de l'équipe de France masculine Romain Girouille.

- "Investis à 2000%"

Lundi, sous un soleil de plomb, ils ont titillé la Corée du Sud, meilleure nation de la discipline qui depuis 2000 n'a cédé qu'un titre olympique par équipes, en 2012 à Londres (la médaille d'or était revenue à l'Italie).

À égalité dans le premier set (57-57), les Sud-Coréens ont sorti le grand jeu dans les deuxième et troisième, inscrivant 59 points sur 60 possibles pour décrocher l'or (victoire 5-1). "La finale a été incroyable. Les Coréens ont été très très forts. On fait 171 sur 180, ils sont à leur niveau", a souligné Girouille. "On sait que l'on arrive à les bousculer. On les a poussés à leur maximum", a ajouté l'entraîneur.

Le scenario pour se donner le droit de jouer l'or dans une arène de 8.000 personnes, la plus grande jamais proposée pour des Jeux olympiques, a été étouffant en demi-finales. Face à la Turquie de Mete Gazoz, champion olympique individuel il y a trois ans à Tokyo, les Français ont cédé les premier et troisième sets mais ont à chaque fois répliqué pour s'offrir un tour de barrage.

Et comme les deux équipes étaient à égalité (27-27), c'est la flèche la plus proche du centre de Thomas Chirault qui a permis de prendre le meilleur sur les Turcs.

Cette médaille est l'aboutissement d'un lourd travail mis en place avec l'arrivée en février 2022 de Oh Seon-tek, que tout le monde appelle "Monsieur Oh", qui a changé radicalement la façon de travailler des Français, doublant le volume de flèches tirées par jour à l'entraînement pour atteindre 600 au coeur de la préparation hivernale.

"On a beaucoup beaucoup travaillé. On partait de très loin à l'arrivée de Monsieur Oh en février 2022. Les athlètes ont été investis à 2000% dans tout ce qu'ils avaient à faire, et voir que ça paie aujourd'hui, on est vraiment très très contents", souligne Girouille.

Le déclic pour son équipe, loin aux Mondiaux-2023 à Berlin, est venue des Championnats d'Europe début mai à Essen (Allemagne), où ils se sont parés d'or. Ils ont ensuite enchaîné avec un podium lors de la dernière étape de Coupe du monde à Antalya avant les Jeux, déjà derrière les Sud-Coréens.

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