Présidentielle en Tunisie : un candidat dénonce la saisie de 15 000 formulaires de parrainage et l’arrestation de son directeur de campagne
«À ma grande surprise, le directeur de ma campagne électorale, Lotfi Saïdi, lieutenant-colonel à la retraite, m'a appelé à 14h30 pour m'informer de l'arrestation du responsable de la collecte des parrainages», a fait savoir Nizar Chaari, un candidat à l'élection présidentielle du 6 octobre en Tunisie.
Dans une vidéo publiée sur son compte Facebook durant la soirée du 30 juillet, Nizar Chaari, a annoncé que le responsable de la collecte des parrainages pour sa candidature avait été arrêté à Sahloul, dans le gouvernorat de Sousse, à l'Est de la Tunisie et que 15 000 formulaires de parrainage avaient été saisis.
«L'épouse de Lotfi Saïdi m'a contacté deux heures après le coup de fil de son mari pour m'informer qu’il avait été arrêté et conduit à la brigade économique d'El Gorjani», a affirmé le candidat à la présidentielle.
La question des délais
Nizar Chaari a souligné qu’il avait obtenu plus de 10 000 parrainages, mais qu'il n'avait toujours pas reçu l’extrait de son casier judiciaire, le Bulletin n°3, dont la demande avait été déposée auprès des autorités concernées il y a plus de deux mois.
Le département des services auprès du ministère tunisien de l’Intérieur indique pourtant sur son site officiel un délai de 8 jours, à compter de la date de dépôt de la demande du Bulletin n°3.
Le compte à rebours du délai des dépôts de candidature a commencé le 29 juillet. Les candidats doivent déposer leurs dossiers au plus tard le 6 août à 18h.
Pour se présenter au scrutin présidentiel en Tunisie, un candidat doit être un électeur inscrit, avoir la seule nationalité tunisienne, être issu d'un père, d'une mère et de grands-parents paternels et maternels tous tunisiens, être de religion musulmane, avoir au moins 40 ans, jouir de tous ses droits civils et politiques, ne pas avoir été condamné à certains crimes ou occupé le poste de président de la République pendant deux mandats, consécutifs ou séparés.
Le Bulletin n°3 est concrètement un document indispensable pour que la candidature soit retenue.
Nizar Chaari a également souligné, dans la même vidéo, que la situation était «devenue insupportable et qu'il est inacceptable d’angoisser les familles et les enfants à cause de leurs parents qui croient en les valeurs démocratiques» a-t-il dénoncé.
Dans le même contexte, il a tenu le président tunisien pour responsable de tout ce qui pourrait arriver à son équipe ou encore à lui-même.
La question du parrainage
Toute personne désirant se porter candidat au scrutin présidentiel doit obtenir soit les parrainages de dix députés de l'Assemblée des représentants du peuple ou du Conseil national des régions et des districts, soit les parrainages de 40 présidents élus de collectivités locales, en fonction au moment de l'acceptation des candidatures (conseils locaux, régionaux, ou municipaux), ou les parrainages de 10 000 électeurs inscrits sur le registre électoral, répartis dans au moins dix circonscriptions législatives, avec un minimum de 500 électeurs par circonscription.
En remportant plus de 10 000 parrainages, Nizar Chaari a ainsi rempli une des conditions d’admission.