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On a testé pour vous l'ascension du terrible col de Peyra-Taillade en Haute-Loire

Il est des cols dont le simple nom fait frissonner les amateurs de cyclisme, par leur histoire ou bien par leur difficulté. C’est le cas du Mont Ventoux au sud-ouest des Alpes, du col de Portet dans les Pyrénées ou encore de la Planche des Belles Filles dans les Vosges. En Haute-Loire, le col de Peyra-Taillade (8,3 km à 7,4 %) fait partie de cette liste. Plus encore depuis sa présence sur le parcours du Tour de France en 2017.

Aussi, il me paraissait inconcevable de ne pas l’escalader lors de mon passage en terre altiligérienne. Je l’avais initialement programmé pour la fin du mois d’août, après avoir arpenté les routes autour de Brioude. Cependant, ma rédaction m’a devancé de quelques jours, en me lançant le défi d’atteindre le sommet du col de Peyra-Taillade pour reconnaître le parcours de la septième étape du Trophée des Grimpeurs, prévue ce dimanche 4 août.

Le col de Peyra-Taillade était le juge de paix de la 15e étape du Tour de France 2017.

Je ne me suis pas fait prier, décidant d’avancer mon ascension au lundi 29 juillet. Pour me prémunir de la chaleur, je décide de partir de bonne heure. N’étant toutefois pas du matin, ce n’est qu’à exactement 10 h 41 que j’enfourche mon vélo sur le pont de l’Allier, point de départ du col. La température s’élève alors déjà à un bon 30°C.

Un départ plutôt tranquille

La route se dresse dès la fin de la traversée du ponceau. Je décide de partir tranquillement, bien conscient de ce qui m’attend dans la seconde partie. Grâce à ma cassette (*) 11/32 taillée pour la montagne, je parviens vite à trouver un bon rythme de pédalage, sur une chaussée étroite, mais de bonne qualité.

Lors de l'ascension du col de Peyra-Taillade, il est possible d'observer le reste du massif de Devès.

Je peux donc profiter des paysages qui s’offrent à moi : les gorges de l’Allier et des champs à perte de vue. La donne change toutefois à la sortie du village de Vergues, au kilomètre 4. Après une (trop) courte descente, le fameux mur du col de Peyra Taillade se présente face à moi.

Plutôt roulante au pied, la pente du col de Peyra-Taillade se cabre d'un coup à son milieu, apres une très courte descente. Ni une ni deux, je place ma chaîne de dérailleur tout à gauche. Malgré cela, fixé sur ma selle, je suis contraint d’appuyer fort sur les pédales pour ne pas tomber. Et alors que je pensais avoir déjà gravi une bonne partie du mur, je lis sur la droite de la route : "prochain kilomètre à 14,1 % de moyenne".

Encore quelques coups de pédale

Mentalement, je prends un coup. Mais je m’accroche, voire zigzag par moments, encouragé par les tags "Allez Romain" et "Ça va Bardet", vestiges du Tour de France 2017.

Dans le col de Peyra-Taillade, il reste des vestiges du Tour de France 2017.

Dans le village Saint-Bérain, point clé du col de Peyra-Taillade, la pente tutoie les 15 %.

L’enfer se termine à la sortie – et non pas à l’entrée, comme je le pensais – de Saint-Bérain. La pente s’adoucit alors un peu, me permettant de retrouver une cadence de pédalage normale. L’ultime kilomètre dépasse les 8 % de déclivité moyenne, mais après ce qui vient d’être gravi, c’est presque une formalité. J’arrive même à relancer avec désormais l’envie de faire le meilleur temps possible.

Culminant à 1190 mètres d'altitude, le col de Peyra-Taillade est l'un des plus haut cols routiers d'Auvergne.

J’atteins finalement le sommet, qui culmine à 1.190 mètres, après 55 minutes et 5 secondes d’effort, selon l’application Strava. Avec ce temps, j’aurais fini bon dernier de l’édition 2023 du Trophée des Grimpeurs. Mais qu’importe. À ce moment, je ne pense qu’à la baignade bien fraîche qui m’attend dans l’Allier après la descente !

La baignade dans l'Allier, au pied de la difficulté, est la récompense pour les cyclistes ayant escaladé le col de Peyra-Taillade.

(*) L’ensemble des pignons situé sur la roue arrière, permettant de modifier le développement de son tour de pédalier.

Timothé Soulié

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