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Présidentielle américaine : J.D. Vance, le colistier de Trump qui suscite l’embarras

Présidentielle américaine : J.D. Vance, le colistier de Trump qui suscite l’embarras

J.D. Vance devait faire office d’atout pour la campagne présidentielle de Donald Trump. L’occasion pour l’ancien président américain d’aller séduire de nouveaux électeurs et de faire perdurer le mouvement MAGA (Make America Great Again) ? Pas vraiment… Pire encore, cet élu de 39 ans pourrait devenir un boulet au risque de faire dérailler le clan républicain. En effet, le sénateur de l’Ohio a vu sa cote de popularité dégringoler ces dernières semaines. En cause, une résurgence de plusieurs vidéos et messages qui ont fait scandale.

À tel point que certains médias américains s’interrogent sur son avenir proche : Donald Trump va-t-il changer de colistier et virer J.D. à moins de 100 jours de la présidentielle américaine ? Selon le New York Magazine, rien "techniquement" n’empêcherait le Comité national républicain de se débarrasser de J.D. Vance.

Pour le New York Times, la nomination de J.D. Vance comme colistier reflète un "excès de confiance" que le camp de Donald Trump pourrait payer cher lors du scrutin du 5 novembre 2024. Déjà le 24 juillet dernier, le Washington Post titrait : "Les républicains pourraient-ils avoir des remords avec J.D. Vance ?" Dans la même dynamique, la revue américaine The Week questionne également ce choix républicain : "Le futur héritier du mouvement MAGA est-il devenu un frein au ticket même qu’il était censé dynamiser, ou Vance reste-t-il une force puissante pour Trump pendant la campagne électorale ?" En attendant, J.D. Vance accompagnera Donald Trump à Atlanta, en Géorgie, pour un énième événement politique, ce samedi 3 août.

Pourtant, tout semblait écrit d’avance : le sénateur de l’Ohio était censé avoir en face de lui la vice-présidente Kamala Harris comme repoussoir. Après deux semaines remarquables pour Donald Trump et ses conseillers, le clan apparaît désormais victime de ce succès. Avec le retrait de Joe Biden, le sol tremble sous les pieds des républicains. Et J.D. Vance n’a pas manqué d’afficher son inquiétude : devant des donateurs, il a admis que l’entrée dans la course à la Maison-Blanche de Kamala Harris était un "sucker punch" pour le camp républicain, une expression qui peut être traduite en français par "un coup de massue" ou un "sale coup".

Des polémiques en pagaille

Une intervention qui rappelle d’autres prises de parole assez fades ou gênantes de J.D. Vance. Comme lorsqu’il tente de faire de l’humour lors d’un meeting : "Pour les démocrates, tout est raciste. J’ai bu un soda hier, un autre aujourd’hui, je suis sûr qu’ils me traiteront de raciste." Résultat : il écope d’une pluie de moqueries sur les réseaux sociaux. Sur le volet politique, l’élu de l’Ohio multiplie les revers. Il "chute dans les sondages" et "accumule les polémiques", comme ses anciennes déclarations sur les démocrates vues comme des "folles à chats sans enfants", analyse The Guardian, repris par Courrier International.

Pour le New Yorker, ces déclarations antiféministes reflètent une idéologie pronatalité incarnée par J.D. Vance. Et cette phrase sortie du fin fond d’Internet a suscité un déluge de critiques. "Je n’ai rien contre les chats ou les chiens", se défend le principal intéressé qui risque de s’aliéner une partie de l’électorat féminin.

Une transformation politique qui interroge

Plus récemment, c’est la mue politique du colistier qui a intéressé les médias américains, après la publication de courriels d’un ancien ami dans lesquels Vance qualifiait Trump d’"être humain moralement répréhensible" et disait : "Je déteste la police." Les plus de 90 messages envoyés au New York Times, dataient en grande partie de période 2014-2017. Des mails qui s’ajoutent à un ensemble de preuves déjà existantes montrant le changement de cap idéologique de J.D. Vance et prouvant qu’il n’a pas toujours été un "guerrier de l’extrême droite". Parmi les seules bonnes nouvelles dont l’élu de l’Ohio a pu bénéficier : le fait que l’Associated Press titre dans l’une de ses dépêches : "Non, J.D. Vance n’a pas couché avec un canapé", réponse à une polémique qui montre le niveau de la campagne américaine. De son côté, le New Yorker prévient : "Les vice-présidents ne font peut-être pas la présidence, mais ils peuvent certainement casser beaucoup de choses." Et J.D. Vance semble bien parti.


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