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En Creuse, la rupture de confiance est totale au sein de la Com-com Marche et Combraille en Aquitaine

En Creuse, la rupture de confiance est totale au sein de la Com-com Marche et Combraille en Aquitaine

Mercredi soir s’est tenu le conseil communautaire de Marche et Combraille en Aquitaine dont huit de ses vice-présidents sont démissionnaires, dénonçant une gestion « désastreuse » d’un président, désormais plus qu’isolé.

La Communauté de communes de Marche et Combraille en Aquitaine pourra-t-elle se sortir d’une telle impasse ? Difficile de voir poindre le moindre brin d’optimisme tant le pessimisme et l’inquiétude ont marqué cette soirée de conseil communautaire dans la salle des fêtes de Charron, mercredi soir. En cause : les grandes difficultés financières de la collectivité et son impossibilité à voter un budget en avril dernier qui a conduit la Chambre régionale des comptes (CRC) à lui en imposer un nouveau, validé par la préfète de la Creuse le 12 juillet.

Lorsqu’il a été présenté aux élus à l’occasion d’une conférence le 24 juillet, les huit vice-présidents de la Com-com ont annoncé vouloir démissionner (la préfète de la Creuse devrait accepter leurs démissions dans les prochains jours, N.D.L.R.). Cette nouvelle feuille de route imposée par la CRC ne fait pas l’unanimité et le conseil communautaire de ce mercredi soir n’a fait qu’aggraver les dissensions entre un président esseulé et des élus en quête de réponses.

Des questions sans réponses

« Nous reste-t-il une marge de manœuvre d’investissement ? », a interrogé la première vice-présidente démissionnaire Valérie Simonet. « Théoriquement, oui », lui répond, laconique, le président Gérard Guyonnet. « De combien ? », rétorque celle qui a animé les débats de la soirée. « Je ne peux pas vous le dire », poursuit l’élu.

Tout au long de la soirée, les nombreuses interrogations de différents élus liées en grande partie à ce nouveau budget ne trouvent guère de réponses. Sinon des explications toujours plus évasives les unes que les autres. Gérard Guyonnet tient alors comme mantra cette nouvelle feuille de route récemment imposée par la CRC : « Nous sommes obligés de suivre l’arrêté de madame la préfète ».

En outre, un mail envoyé par le président de la Com-com aux élus, le matin même du conseil, a jeté de l’huile sur le feu. Dans ce long texte de plus de trois pages, il justifie tout ce qui peut lui être reproché en réaffirmant également son opposition avec ses vice-présidents. « Ma confiance a été mal placée, j’ai validé des dossiers de vice-présidents qui auraient mérité d’être approfondis », écrit-il dans ce courrier. Une phrase qui ne passe pas et que beaucoup lui reprochent lors du conseil. Tout comme l’intégralité de ce long mail qui semble avoir porté définitivement le coup de grâce à un « mariage » consommé.

Alors, si la crise politique semble avoir atteint son apogée au sein de la Com-com Marche et Combraille en Aquitaine ce mercredi soir, reste que les conséquences pour ses administrés pourraient s’en ressentir très rapidement. Parmi les nombreux sujets problématiques mis sur la table, l’un dénote tant il s’inscrit dans une problématique actuelle propre à la Creuse.

Chénérailles sans médecin ?

En effet, le centre médical de Chénérailles qui accueille une médecin devait être entièrement rénové. Un projet qui avait été budgétisé et voté par le conseil communautaire en 2023. « Tous les travaux qui étaient initialement prévus dans le premier budget, en termes de restauration, d’isolation, sont aujourd’hui complètement abandonnés, déplore le maire de la commune Alexandre Verdier. Ce qui a le don de nous énerver mais aussi la professionnelle de santé qui exerce là-bas. Elle ne peut pas accueillir ses patients dans de bonnes conditions. »

En effet, l’enjeu est de taille pour le maire de la petite commune de moins de 800 habitants. Perdre un médecin serait dramatique pour ce territoire rural. Or c’est bien ce qu’il pourrait se passer à cause de ce projet de rénovation qui pourrait ne jamais être réalisé.

« Tout ce budget de rénovation n’est plus inscrit dans la CRC alors qu’initialement, il avait déjà été voté en 2023. Le fonds vert avait été fléché pour ces travaux-là et tous les devis étaient bouclés. Là où je mets en cause le président, c’est qu’il n’a pas assez bataillé pour préserver ces travaux-là », regrette le maire de Chénérailles. Ce à quoi le président de la Com-com répond : « On ne peut pas avancer quand on n’a pas un sou. » Mais les inquiétudes demeurent. « Aujourd’hui, le risque, c’est qu’elle parte, s’inquiète Alexandre Verdier. Elle nous a déjà fait part de son agacement. »

Des probables  prochaines élections

Durant près de 4 heures de conseil ce mercredi, les échanges houleux se sont poursuivis dans un climat électrique. Le président Gérard Guyonnet dénonçant la tournure des débats qu’il a comparés « à un jeu de téléréalité » tandis que l’élu Roland Desgranges a déploré comme beaucoup d’autres le fait que « tout le monde est pris en otage. »

Seul point d’accord entre une partie des élus et le président : avoir reconnu la totale rupture de confiance entre eux. Ainsi, si les démissions des huit vice-présidents sont acceptées, une nouvelle élection devra se tenir en août afin de renouveler l’exécutif de la collectivité. Pour le moment, Gérard Guyonnet n’a pas souhaité démissionner.

 

Vincent Faure

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