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L’histoire singulière d’un monument

L’histoire singulière d’un monument

Depuis quelques jours, les passants ont pu observer deux personnes s’affairer autour du monument aux morts des victimes de la Seconde Guerre mondiale et d’Extrême-Orient, situé place Victor-Hugo.

Sandrine et Pascal Sauzedde, originaires d’Orléat dans le Puy-de-Dôme, sont graveurs sur pierre et spécialistes en restauration de monuments funéraires. Profitant de la fraîcheur matinale, ils s’activent à rendre plus visibles tous les noms des nombreux enfants de Cusset tombés pour la France entre 1939 et 1945.

Gravées dans la pierre, certaines lettres ont été altérées par le temps et doivent être recreusées avant d’être repeintes par réchampissage, un travail nécessitant patience et habileté.

Une peinture brune, du plus bel effet, remplace la feuille d’or utilisée à l’origine, trop coûteuse de nos jours. Ainsi, tous ces noms retrouveront une belle visibilité, derrière la statue de la femme drapée à l’antique, portant au-dessus d’elle le flambeau du souvenir. Cette œuvre en pierre de Pouillenay a été réalisée par Robert Mermet.

Cusset a la particularité de posséder deux monuments aux morts

Ce monument aux morts possède une histoire particulière : Cusset a la particularité de compter deux monuments aux morts. Le plus ancien, en bronze, est érigé à la mémoire des « Poilus » de la Grande Guerre sur la place Félix-Cornil. Œuvre du sculpteur cussétois Raymond Rivoire, il représente « La Victoire en marche donnant l’envol à la colombe de la paix » et a été inauguré en 1921. Ce monument devait initialement inclure les noms des morts de la Seconde Guerre mondiale, comme c’était la norme partout en France. Cependant, en raison du manque de place, le conseil municipal, présidé par le maire Georges Roux, décida le 1 re  juin 1948 d’ériger un deuxième monument.

Autorisation exceptionnelle prise par décret ministériel

Cela ne se fit pas sans difficultés, un dossier très circonstancié était nécessaire à l’appui de la demande adressée au préfet, il fallut attendre une autorisation exceptionnelle prise par décret ministériel, qui finit par arriver le 19 juillet 1952, alors que pendant ce temps, le projet présenté par Mermet, soumis à la décision d’un comité spécial, était adopté par 13 voix pour 20 votants, le 26 décembre 1951.

Le nouveau monument, largement pavoisé aux couleurs nationales, adossé au clocher de l’église Saint-Saturnin, enfin en place, fut inauguré en grande pompe le 8 mai 1953, Claudius Gouttebel étant maire.

Voilà l’histoire d’un monument qui aurait pu ne jamais exister. Cusset a été la première ville du département à avoir érigé un monument 1939-1945, à la mémoire de ses enfants tombés pendant ces tristes années, dont le sacrifice contribue à nous permettre de vivre libres aujourd’hui, et dont les noms ne doivent pas s’effacer, ni sur la pierre, ni dans notre mémoire.

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