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Les patrouilleurs, ces anges gardiens sur les autoroutes du Puy-de-Dôme et de l'Allier

À l’extérieur des bâtiments d’APRR, à deux pas du péage de Riom, le thermomètre affiche un solide 37°C, en ce mercredi après-midi. Christophe, l’un des patrouilleurs affectés au site riomois du district Auvergne du concessionnaire autoroutier, s’apprête à prendre son service. Il est 13 heures et il va sillonner jusqu’à 21 heures un secteur qui s’étend du Crest, sur l’A75, jusqu’à Combronde, sur l’A71 (*).

Après une vérification minutieuse de son fourgon, spécialement équipé pour assurer la sécurité autoroutière, ce patrouilleur d’expérience – il exerce cette activité depuis maintenant quinze ans – s’engage sur l’A71, en direction du nord.

Depuis leurs fourgons spécialement équipés, les patrouilleurs ont accès à une multitude de moyens de communication.En vue de la sortie "Combronde", il aperçoit sur la bande d’arrêt d’urgence (BAU) le camion plateau d’un dépanneur et un véhicule visiblement en panne. Depuis son tableau de commande, il actionne et déploie aussitôt l’énorme flèche lumineuse située sur le toit de son fourgon, afin d’avertir les autres usagers. Il en profite également pour en informer par radio le PC d’APRR, à Genay, dans le Rhône, mais aussi pour remplir sa "main courante", une application sur smartphone où il rentre la moindre de ses interventions.

Les "couteaux suisses" des autoroutes

Quelques minutes plus tard, le dépanneur quitte les lieux… sans la voiture. Celle-ci redémarre très lentement, à cheval entre la BAU et la voie de circulation, son conducteur activant aléatoirement son clignotant et ses feux de détresse.

La Skoda immatriculée dans le Nord sort péniblement de l’autoroute, toujours sous la protection du fourgon de Christophe, puis passe le péage de Combronde et s’arrête enfin, juste après avoir franchi les barrières. Son conducteur en descend et s’approche du patrouilleur, qui comprend enfin les raisons de sa conduite erratique.

Véhicules en panne ou accidentés, débris sur la chaussée, fluidité du trafic, vérification de l'état des aires de repos ou de service, ainsi que des infrastructures routières : les missions des patrouilleurs sont particulièrement variées."Ma voiture sort de révision, mais le garagiste n’a pas refermé le bouchon du bocal de liquide de refroidissement, explique-t-il, tout en remerciant le patrouilleur de l’avoir escorté. J’en ai perdu pas mal et un voyant rouge de surchauffe moteur s’est allumé. Je préfère rouler au pas jusqu’au prochain garage…"

Tout est minutieusement (et systématiquement) vérifié…

Fin de mission pour Christophe, qui repart sans tarder en direction de Clermont-Ferrand. Petit arrêt à l’aire de repos de Montpertuis, non sans avoir aidé au passage une Peugeot immatriculée en Espagne et stationnée sur la BAU à se remettre en circulation…

Le patrouilleur y vérifie notamment l’état des sanitaires, mais aussi le bon fonctionnement de la borne d’appel d’urgence installée sur l’un des parkings. Entretemps, un jeune homme vient lui demander, un peu angoissé, si la fissure subitement apparue sur le pare-brise de sa Suzuki après un impact « ne va pas s’agrandir » jusqu’à son arrivée dans le Var. Et un autre vient lui remettre un téléphone portable tout juste découvert sur une place de stationnement.

"Nous sommes des gens polyvalents et multicartes !", sourit Christophe, habitué à gérer tous les imprévus. "En tant que patrouilleurs, nous sommes là pour assurer la sécurité et la fluidité du trafic, mais aussi pour aider les clients."

Priorité absolue à la sécurité des patrouilleurs

Il reprend sa route vers le sud et la limite de son secteur, symbolisée par le pont du Crest. Tout au long du parcours, il vérifie visuellement et minutieusement chaque bretelle d’accès et s’assure plus globalement que tout est sous contrôle sur l’autoroute. Véhicules en panne, voire accidentés, débris sur la chaussée, trafic : rien ne lui échappe. Fort heureusement, ce mercredi après-midi est plutôt calme. "Il faut toujours s’attendre à tout, précise-t-il. Et rester très vigilant lorsque l’on intervient sur autoroute. Notre sécurité est vraiment une priorité et nous respectons des protocoles très précis, pour lesquels nous sommes formés."

Chef du district Auvergne d'APRR, Antony Allot, basé à Riom, gère, avec ses équipes, près de 220 km d'autoroutes, entre Puy-de-Dôme et Allier.À ce titre, un flocage spécifique, à l’arrière des fourgons, rappelle notamment aux usagers la notion de "corridor de sécurité".

"Cela concerne l’obligation, lorsqu’il y a une intervention sur la voie de droite d’une autoroute, de se déporter sur la voie de gauche et de réduire sa vitesse, explique Antony Allot, chef du district Auvergne d’APRR. C’est inscrit depuis 2018 dans le Code de la route."

"Il est cinq fois plus sûr de circuler sur une autoroute que sur une route classique, rappelle-t-il. Mais n’oublions pas que nos agents y risquent aussi leur vie tous les jours…"

Texte : Christian Lefèvre

Photos : Hervé Chellé

(*) Le reste du réseau autoroutier dévolu au district Auvergne d'APRR (A71 et A79) est couvert plus au nord par les antennes de Gannat, Montmarault et Dompierre (Allier).

Le district Auvergne d'APRR en quelques chiffres

220. Le nombre de kilomètres d'autoroutes gérés par le district Auvergne d'APRR, dans le Puy-de-Dôme et l'Allier4. Le nombre de péages sur ce secteur.5. Le nombre de gares de péages.9. Le nombre d'aires de repos ou de services.600. En mètres, l'altitude maximale (dans la zone de Gannat) du secteur autoroutier couvert par le district Auvergne.6. Le nombre d'échangeurs.28. Le nombre de diffuseurs.16 ou 18. En minutes, le jour ou la nuit, le délai d'intervention des patrouilleurs.

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