JO 2024 : L’afghane Yousofi, réfugiée en Australie, dévoile sa souffrance pendant l’événement : « Les terroristes ont pris ma terre »

Au Stade de France, ce vendredi, Kimia Yousofi, athlète afghane, a pris le départ du tour préliminaire du 100 m. Bien que ce soit une étape importante pour de nombreuses sprinteuses, l’attention était ailleurs. En effet, les grandes stars de la discipline, telles que Sha’Carri Richardson et Shelly-Ann Fraser-Pryce, n’étaient pas encore en compétition. Ce tour de qualification était l’occasion pour des athlètes comme Sharon Firisua des Îles Salomon, qui participait pour la première fois à un 100 m, de réaliser un rêve ou de découvrir la discipline.

Pour Kimia Yousofi, l’enjeu se situait bien au-delà du Stade de France. Bien qu’elle ait terminé dernière de sa série avec un temps de 13’42 », elle a voulu profiter de cet instant pour délivrer un message fort. En franchissant la ligne d’arrivée, elle a retiré son dossard pour révéler un message significatif : « Education, Sports, Our rights » (Éducation, sports, nos droits). En zone mixte, Yousofi a expliqué aux journalistes son désir de faire entendre la voix des femmes afghanes, persécutées par le régime taliban, et a affirmé sa responsabilité de porte-voix pour celles qui n’ont pas la possibilité de s’exprimer.

Réfugiée en Australie depuis 2022 pour échapper aux persécutions des talibans, Yousofi utilise sa visibilité pour défendre les droits fondamentaux des femmes. Elle déplore que les autorités afghanes ne reconnaissent pas sa participation, ainsi que celle des deux autres femmes de la délégation, comme représentative du pays. « Beaucoup de gens essaient, comme au CIO ou au Comité olympique afghan, de garder ce drapeau debout. Et, moi aussi, de mon côté. C’est ma culture, c’est mon drapeau, c’est mon pays, c’est ma terre. Les terroristes sont venus et ont pris ma terre. Personne en Afghanistan ne le reconnaît comme un gouvernement, » a-t-elle affirmé avec conviction.