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Le marché américain de l'emploi se tasse plus que prévu en juillet

Le marché américain de l'emploi se tasse plus que prévu en juillet

Le taux de chômage a grimpé à 4,3% en juillet, contre 4,1% en juin, selon les chiffres publiés vendredi par le département du Travail. Et 114.000 emplois seulement ont été créés en juillet, contre 179.000 le mois précédent.

Les analystes voyaient le taux de chômage rester à 4,1% en juillet, avec 185.000 créations d'emplois, selon le consensus de MarketWatch.

"L'emploi croît plus progressivement à un moment où l'inflation a considérablement diminué", a réagi le président américain Joe Biden dans un communiqué.

La santé du marché de l'emploi pourrait peser dans la balance aux yeux des électeurs, alors que la vice-présidente démocrate Kamala Harris, désormais dans la course pour la Maison-Blanche depuis le retrait de Joe Biden, et le candidat républicain, l'ex-président Donald Trump, sont au coude-à-coude dans plusieurs États.

Pour le camp Trump, ces chiffres de l'emploi sont une "preuve supplémentaire" que la politique économique de Joe Biden et Kamala Harris "laisse tomber les Américains", a jugé dans un communiqué Karoline Leavitt, une porte-parole du candidat républicain.

La dégradation du marché du travail plombait également Wall Street vendredi, avec des pertes d'au moins 2,2% pour les trois principaux indices en fin de matinée.

"Rapidement détérioré"

"Le secteur privé, hors soins de santé et aide sociale, s'est rapidement détérioré et est désormais anémique. (...) Les ménages américains en ressentent les effets", a commenté dans une note Julia Pollak, cheffe économiste du site d'annonces d'emploi ZipRecruiter.

Les États-Unis ont connu près de trois années de pénurie de main-d'œuvre, conduisant les employeurs à augmenter les salaires pour attirer et retenir les travailleurs, ce qui avait alimenté la flambée de l'inflation.

En juillet, les salaires horaires ont connu leur plus faible hausse depuis mai 2021 (+3,6% sur un an). Cela reste toutefois supérieur à l'inflation, tombée à 3% sur un an en juin, selon l'indice CPI sur lequel sont indexées les retraites aux États-Unis.

Les hausses de salaires annuelles se situaient entre 2 et 3% avant la crise du Covid-19.

La détérioration du marché de l'emploi en juillet devrait être un argument de poids mi-septembre, lorsque les responsables de la banque centrale américaine (Fed) se réuniront et décideront s'ils baissent ou non les taux d'intérêt de l'institution.

Ceux-ci se trouvent à leur niveau le plus élevé depuis 2001, poussant les banques à proposer des taux élevés à leurs clients pour les différents crédits, afin, in fine, de faire baisser l'inflation. La mesure d'inflation privilégiée de la Fed, l'indice PCE, qu'elle veut ramener à 2%, est ainsi tombée en juin à 2,5%.

Mais ces actions ont aussi des conséquences sur l'emploi.

"Erreur"

"Même si (le taux de chômage) reste historiquement bas, une dégradation supplémentaire déclencherait des inquiétudes à la Fed", ont souligné Carl Weinberg et Rubeela Farooqi, économistes de High Frequency Economics.

Mercredi, les responsables de la Fed avaient dit se préoccuper autant désormais d'une possible hausse du chômage que de l'inflation. Assurer le plein emploi et promouvoir la stabilité des prix sont en effet leurs deux missions.

Mais ils ont choisi mercredi de ne pas déjà baisser les taux.

"Une grave erreur", selon la sénatrice démocrate Elizabeth Warren, qui, sur le réseau social X, appelle le président de la Fed, Jerome Powell, à "annuler ses vacances d'été et abaisser les taux maintenant".

"On l'a prévenu à maintes reprises qu'attendre trop longtemps risquait de faire plonger l'économie. Les chiffres de l'emploi sont un signal d'alarme", a-t-elle averti.

Les acteurs du marché anticipent d'ailleurs une baisse des taux de la Fed plus forte en septembre, d'un demi-point de pourcentage contre le plus habituel quart de point, selon l'évaluation de CME Group.

Jerome Powell avait estimé mercredi que "les conditions du marché du travail" étaient "revenues à peu près à ce qu'elles étaient à la veille de la pandémie: solides mais pas excessives".

Les inscriptions au chômage ont atteint fin juillet leur plus haut niveau depuis un an, mais sont restées néanmoins à des niveaux très faibles, comparables à ceux des années 1960, selon des analystes.

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