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Au mois d'août 1884, la Creuse a connu des orages meurtriers

Au mois d'août 1884, la Creuse a connu des orages meurtriers

Si le changement climatique accentue les phénomènes météorologiques, des anomalies ont pu arriver dans l’histoire, comme en 1884 en Creuse où de violents orages ont provoqué décès et incendies.

Notre époque n’a pas le privilège des catastrophes météorologiques. Au début du mois d’août 1884, de violents orages frappèrent la Creuse, causant l’incendie de bâtiments agricoles et, malheureusement, la mort de deux personnes, comme on put le lire dans le journal L’Abeille de la Creuse.

Le 6 août, la fureur céleste s’abattit sur les communes de Bétête et de la Cellette. À Bétête, au hameau de Chez-Brigat, la foudre tomba sur la maison de M. Girondeau, sabotier, incendiant une partie des bâtiments. Leur propriétaire serait mort si son voisin, M. Bouillon, 70 ans, ne s’était élancé dans le brasier pour le sauver. M. Girondeau fut néanmoins gravement brûlé.

À La Cellette, la foudre incendia la grange de M. Bezicat, tuant l’un des deux bœufs qui s’y trouvaient et blessant l’autre ; les fourrages et les grains partirent en fumée. Seul le bâtiment était assuré. Dans le même secteur, à Montilloux, commune de Bonnat, la foudre alluma un incendie, causant des dégâts considérables.

Foudre et grêle

Deux jours plus tard, le 8 août, un nouvel orage touchait le sud de la Creuse, faisant d’importants dommages matériels et surtout deux morts. Près de Crocq, vers une heure et demie de l’après-midi, la foudre, accompagnée d’un formidable coup de tonnerre, tomba sur un champ où moissonnaient le propriétaire, Louis Reuge, 69 ans, aidé de ses filles, Marie Mandon et Marie Clermontel, projetant les trois personnes à terre. Seul M. Reuge ne se releva pas, tué sur le coup.

À Aubusson, au 28 rue des Méris où elle demeurait, Jeanne Grelet fut foudroyée alors qu’elle plantait des salades dans son jardin ; elle fut découverte quelques heures plus tard par sa sœur, qui s’inquiétait de ne pas la voir rentrer.

À Saint-Martial-le-Vieux, la foudre embrasa un cerisier ; les flammes se communiquèrent à la toiture d’un fournil contigu qu’elles détruisirent entièrement avec le matériel qu’il contenait ; son propriétaire, Michel Monteil, qui n’était pas assuré, évalua les pertes à un peu plus de 200 francs.

Au village d’Amont, commune de Saint-Bard, en tout début d’après-midi, la foudre toucha le côté est de la maison de Jean Bardet ; le feu se propagea à deux bâtiments couverts en chaume, séparés par une ruelle étroite ; le propriétaire de l’un d’eux, M. Trabet, adjoint au maire, organisa les secours avec le concours des habitants du village ; faisant la part du feu, ils réussirent à préserver les maisons voisines, après une lutte de près de cinq heures car l’eau manquait. M. Bardet estima à 7.400 francs la perte d’une grange, deux écuries et une remise, avec leur contenu : 1.000 gerbes de seigle non battu, 16.000 kg de foin, 300 bottes de paille, une voiture, 33 moutons et quatre porcs.

Son voisin, M. Trabet, qui n’était pas assuré, perdait de son côté deux granges et une écurie renfermant 900 gerbes de seigle, 12.000 kg de foin, et 200 bottes de paille, soit un préjudice de 4.600 francs.

À Saint-Dizier-Leyrenne, ce ne fut pas la foudre mais d’énormes grêlons qui endommagèrent les toitures et les récoltes, notamment dans les hameaux des Jarges où cinq propriétaires perdirent un millier de francs et de Bost-de-Ville, où la perte pour quatre propriétaires se monte à 400 francs. 

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