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"Une étape supérieure par rapport à Pau" : Henri Saivet revient sur son arrivée au Clermont Foot

Le milieu de terrain, ex-Palois et international sénégalais Henri Saivet (33 ans), au riche vécu, depuis Bordeaux, puis à Angers, Newcastle, Sivasspor et Bursaspor (Turquie) ou Saint-Étienne, a vite saisi, outre son apport de joueur, l’importance de celui de son expérience à ses nombreux jeunes coéquipiers du Clermont Foot.

Henri, comment s’est effectuée votre arrivée au Clermont Foot ?

« Je ne connais pas la chronologie des évènements mais dès que j’ai su qu’il y avait un intérêt de Clermont, pour moi, c’était une étape supérieure par rapport à Pau. Le discours de l’entraîneur m’a vite "parlé" : un projet très clair. Et depuis que je suis arrivé, tout ce qu’on m’a décrit, je le vois. C’est vraiment très pro. »

Que vous inspirait Clermont jusque-là ?

« Je les ai beaucoup regardés l’année où ils sont montés en Ligue 1, parce que j’avais des amis qui y jouaient, Vital N’Simba avec qui j’avais été formé à Bordeaux, et Arial Mendy que je connaissais avec l’équipe du Sénégal. Je trouvais que le jeu proposé était exceptionnel. J’étais allé voir leur premier match de Ligue 1 à Bordeaux (Clermont s’était imposé 2-0), c’était beau, huilé, il y avait du sens. »

Qu’attend de vous Sébastien Bichard ?

« Quand on a discuté, il m’a dit : "J’ai envie de te mettre au cœur du jeu". Je pense que j’aurai un peu de liberté. Actuellement, je suis un peu à cheval sur deux postes. Après, l’idée, c’est d’apporter aussi mon expérience, l’état d’esprit et ma culture de la gagne et du travail, instaurer cette manière de gagner, l’envie, l’abnégation de ne rien lâcher jusqu’au bout. »

« Ma carrière, j’ai cru qu’elle était terminée il y a presque trois ans, quand je suis resté un an sans club. Puis j’ai eu deux belles saisons à Pau et aujourd’hui, on peut dire qu’elle est repartie de plus belle. »

Votre vécu, avec ces joies mais aussi ces moments difficiles, à Newcastle, notamment, vous aide dans le message à transmettre aux nombreux jeunes?de l’effectif ?

« Bien sûr. Il est important de faire comprendre qu’arriver au monde pro, ce n’est pas la finalité. Je dois amener une exigence, une éthique de travail parce que parfois, quand on est jeune, on ne sait pas trop comment se comporter. Lors de mes 4-5 premières années pro, j’étais toujours le plus jeune dans un monde d’adultes où on voit et on apprend beaucoup de choses. Mon entraîneur de l’époque à Bordeaux, Laurent Blanc, me disait : "Il faut prendre du bon dans chaque personne". Pour moi, ça avait beaucoup de sens. Je vais essayer d’inculquer ça à la nouvelle génération. »

Dans votre parcours, une sélection en équipe de France, ça aurait fait mieux que 24 avec le Sénégal… sur le CV ? (Henri Saivet a l’amabilité de sourire du jeu de mots).

« Pas forcément. Et mes sélections avec le Sénégal, tous les sites indiquent 24 mais il y en a une trentaine. C’est vrai que j’avais fait toutes les campagnes avec les équipes de France, des moins de 16 ans jusqu’aux Espoirs mais le choix s’est fait naturellement avec le Sénégal où je suis né (à Dakar, le 26 octobre 1990). C’était une période où en Espoirs, on ne s’était pas qualifiés pour l’Euro, j’avais 21-22 ans, à ce moment-là, je jouais un peu moins en club donc forcément l’équipe de France ne venait pas taper à ma porte et ça faisait déjà quelques années que le Sénégal me faisait un appel du pied, avec une ancienne légende française, Alain Giresse comme sélectionneur, ancien Bordelais lui aussi, donc il y avait une connexion. Je me suis lancé et j’en suis très content, car j’ai participé à trois Coupes d’Afrique, je fais partie de la génération qui a mis sa pierre à l’édifice (finaliste 2019) pour gagner ce titre-là (2021). »

Vous avez plusieurs fois évoqué Bordeaux, aujourd’hui relégué en N2…

« J’ai été formé à Bordeaux mais avant, déjà, j’étais fan. Je suis triste. Imaginer ça... Et le centre de formation est concerné. C’est vraiment triste et dommage pour toutes les personnes qui travaillent au club, tous les dirigeants passés par là, tous les joueurs formés à Bordeaux. Je m’allie à leur peine. »

Propos recueillis par Jean-Philippe Béal

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