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JO Paris 2024 : Samir Aït Saïd, le maudit des anneaux

JO Paris 2024 : Samir Aït Saïd, le maudit des anneaux

L’aventure olympique de Samir Aït Saïd peut se résumer à une jambe brisée et à deux médailles en chocolat. Celle de ce dimanche avait un goût très amer pour le gymnaste spécialiste des anneaux.

Le parcours olympique de Samir Aït Saïd est de ceux qui ne laissent pas indifférents. Le Francilien basé à Antibes a été connu du monde entier au cours de l’été 2016. Il s’est brisé la jambe gauche en mondiovision sur sa réception, lors des qualifications du saut de cheval. Ses chances de médaille aux anneaux se sont ainsi envolées et ont été reportées de cinq ans (en raison du Covid, les Jeux de Tokyo ont eu lieu en 2021).

Porte-drapeau auteur d'un salto

Ses malheurs lui ayant conféré une aura au-delà du simple cadre de la gymnastique, une notoriété renforcée par son retour au plus haut niveau après sa double fracture tibia-péroné, il est choisi pour être le porte-drapeau tricolore au Japon. Là encore, Samir Aït Saïd a marqué les esprits. Son salto réalisé à l’entrée dans le stade a fait le tour du monde. Avant de terminer quatrième des anneaux, avec une blessure au biceps.

Cette année, à Paris, tout allait bien. « J’arrive aux Jeux en n'ayant mal nulle part, en me sentant puissant », confiait-il. Sa troisième place en qualifications laissait augurer de belles choses, même si les deux Chinois Liu et Zou semblaient une jambe au-dessus. Ce qu’ils ont confirmé dès leur passage, aux deux premières positions.

Puis le Grec Petrounias a sorti un excellent mouvement, avec une note de départ plus élevé. « Après les trois premiers passages, c’est presque impossible pour une médaille de Samir », confiait Julien Saleur, son coéquipier en équipe de France, qui suivait le concours depuis sa télévision.

Un mauvais pressentiment

Pourtant, le Français a livré un superbe mouvement. Un gros “ouais” parcourait Bercy quand il a terminé son passage par une réception pilée. Le Français exultait, puis levait les bras au ciel. Tout le monde y croyait. Même Julien Saleur se disait que c’était jouable. Samir Aït Saïd aussi : « Quand j’arrive, je me dis que j’ai tout fait pour aller la chercher. J’ai espéré jusqu’au bout. Quand j’ai pilé, je me suis dit “peut-être”. Quand j’ai vu qu’ils ont mis un peu de temps à sortir la note et je me suis dit que ça ne sentait pas bon… » Si le sportif de 34 ans n’a pas voulu s’exprimer sur le sujet – « il va falloir que je fasse attention à ce que je vais dire » –, la composition du jury, avec beaucoup de juges issus des pays de l’Europe de l’Est, a beaucoup fait parler dans le microcosme de la gymnastique.

D’ailleurs, Samir Aït Saïd confiait avoir un mauvais pressentiment : « Je m’y attendais un peu à cette quatrième place, c’est ce que j’ai dit à mon coach. » Ce sentiment de manque d’objectivité, il n’était pas le seul à le partager.

Pourtant, le staff tricolore a décidé de le faire passer avec un mouvement dont la note de départ était un peu moins élevée que son adversaire grec. « Le staff a décidé de rester sur ça, raconte Samir Aït Saïd. Je suis là pour faire de la gym, eux sont là pour prendre des décisions. Chacun son rôle. J’ai fait mon travail, je n’ai rien à regretter. Je suis dégoûté, triste, déçu. »

« Je serai encore là à Los Angeles »

Fallait-il y voir dans cette réponse un désaccord avec ce choix ? « Ce n’est l’erreur de personne. Je ne leur en veux pas. Je comprends leur décision. Si tu augmentes ta note d’un dixième, tu peux en perdre trois sur l’exécution. Je n’ai pas les mots, je suis désolé. » Des excuses qu’il a répétées à de nombreuses reprises. Avant de confier : « Je vous ai donné ma parole que j’allais revenir pour Tokyo, je vous ai donné ma parole que j’allais revenir pour Paris, je serai encore là à Los Angeles. » Samir Aït Saïd veut sa médaille olympique.

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