Kayak cross: Hug, l'invitée de dernière minute, s'offre l'argent
Pour les grands débuts aux JO du kayak cross, discipline spectaculaire de confrontation entre quatre kayakistes qui dévalent une bassin de 210 m de long en passant par huit portes, elle a su jouer à fond sa carte et profiter des rebondissements d'une épreuve indécise jusqu'au bout.
En demi-finale, comme en finale, la kayakiste de 24 ans a réussi à renverser une situation qui semblait compromise: elle a ainsi arraché sa qualification pour la finale à la huitième et dernière porte, en dépassant astucieusement la Brésilienne Ana Satila qui la devançait jusque-là.
Rebelote en finale, où elle a pris du retard au départ avant de grappiller une à une les places et finir deuxième, derrière la première championne olympique de l'histoire, l'Australienne Noemie Fox, soeur cadette de Jessica Fox, qui a remporté les titres 2024 de canoë et de kayak.
"Durant la finale, j'étais un moment 4e, mais je ne me suis jamais dit, c'est fini. C'est ça le kayak cross, tout est possible jusqu'au bout", a expliqué Hug.
Avec ses chocs parfois violents entre concurrentes, la discipline ne lui plaîsait guère au début, mais elle a fini par l'apprécier et s'y forger un joli palmarès avec une médaille d'argent aux Mondiaux-2023 des moins de 23 ans et une victoire dans la prestigieuse manche de Coupe du monde d'Augsbourg (Allemagne).
"C'est un pari à faire de se lancer dans une nouvelle discipline cela faisait un peu peur au début, car je ne me sentais pas forcément à l'aise dans les confrontations, mais j'y ai pris goût", a-t-elle rappelé.
"J'ai un peu mal partout"
Et quand elle a échoué à se qualifier pour les JO-2024 en kayak, devancée par Camille Prigent, elle a tout misé sur le kayak cross jusqu'à décrocher son visa pour Vaires-sur Marne en remportant le tournoi de qualification olympique début juin à Prague.
"Cela fait un mois que je ne fais que du kayak cross, je prends pas mal de coups dans les épaules, dans les dorsaux, j'ai un peu mal partout mais je ne regrette pas. Cela fait plus mal (que le kayak), mais c'est du bonheur à l'entraînement et en course", a expliqué la nouvelle vice championne olympique.
Cette médaille d'argent "n'est pas une surprise", a insisté son entraîneur Frédéric Rebeyrol. "Elle fait 5e des derniers Championnats du monde en kayak cross (...) Elle a des qualités d'attaquante et de sprinteuse".
Hug a apporté à l'équipe de canoë et kayak sa troisième médaille après l'or de Nicolas Gestin en canoë et l'argent de Titouan Castryck en kayak.
La moisson aurait pu être plus prolifique encore, mais Camille Prigent, vice-championne du monde 2023 de la spécialité, a craqué en quarts de finale, tandis que Castryck a été pénalisé après avoir survolé sa manche et a été rétrogradé à la 3e place de son quart de finale.
Autre déception, l'élimination du vétéran Boris Neveu qui, en larmes, a reconnu "avoir foiré tout seul (sa) course".
Trois ans après être revenu de Tokyo les mains vides, une première depuis 1996, le slalom a bien réagi: "On est deuxième nation du slalom, on est très satisfait, même si on aurait pu faire mieux avec un groupe d'une densité inédite", a résumé le directeur technique national Ludovic Royé.