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Des dizaines d'objets scientifiques insolites exposés au château de Chenonceau

Des dizaines d'objets scientifiques insolites exposés au château de Chenonceau

Depuis le 15 juin, le château de Chenonceau, en Indre-et-Loire, expose des dizaines d’objets scientifiques du XVIIIe siècle provenant de son ancien « Cabinet des sciences ». Un moyen de dynamiser son offre pour satisfaire ses 875.000 visiteurs par an.

Les vestiges curieux d’un ancien lieu de convoitise se révèlent au public depuis la mi-juin en Touraine. Dans les prestigieux couloirs du château de Chenonceau, la direction du monument inaugure cette année une nouvelle exposition : « Le Cabinet des sciences ». Après plusieurs années de préparation, des dizaines d’objets, récupérés et rénovés par la société archéologique de Touraine, ont été disposés dans les vitrines d’un salon créé pour l’occasion. Installée définitivement, cette « collection unique » contient des « objets originaux », précise Caroline Darrasse, directrice de la communication du château.

Balance hydrostatique, modèle de trajectoire parabolique, sphère de Copernic, vis d’Archimède, expériences sous vide… La diversité des instruments présentés sur les étagères de l’exposition atteste du précieux héritage laissé par l’ancien Cabinet des sciences datant du XVIIIe siècle. Après « plusieurs années de préparation », l’inauguration de cet espace muséal fait honneur à ce qui fut « une page de l’histoire de Chenonceau ».

L’héritage des Lumières

Il faut revenir quelques siècles en arrière pour saisir la belle histoire de cet ancien cabinet scientifique. Au XVIIIe siècle, la France baigne dans l’effervescence intellectuelle des Lumières et de l’expérimentation scientifique. Louise Dupin, femme d’esprit et de littérature, possède à cette époque le château de Chenonceau. Celui que l’on surnomme le « Château des Dames » a d’ailleurs longtemps été la propriété de femmes : Catherine Briçonnet, Diane de Poitiers, Catherine de Médicis ou Louise Dupin. Cette dernière souhaite alors y installer un cabinet de curiosité pour son beau-fils, destiné à l’Académie des sciences. Ce dernier entreprend aux côtés du futur philosophe Jean-Jacques Rousseau, alors secrétaire de Madame Dupin, la construction d’une annexe destinée aux sciences à l’extérieur de la bâtisse.

Un engouement pour les sciences expérimentales qui fera dire à Rousseau : « Je veux que nous fassions nous-mêmes toutes nos machines ». Ce dernier « y faisait beaucoup d’expériences physiques », indique Amélie Cansiaux, guide conférencière au château. Lors de la Révolution, « une grande partie de ces objets se retrouve éparpillée », confie-t-elle. Le travail entrepris par la société archéologique de Touraine permet finalement d’en récupérer la plupart. Pour le château, il était tout bonnement « naturel qu’ils reviennent à Chenonceau ».

Moderniser son offre

Afin de rendre son « Cabinet des sciences » attractif, l’établissement mise sur l’innovation. Chenonceau a ainsi eu recours à une agence de production. « On traduit les descriptions en anglais et on utilise l’intelligence artificielle pour faire parler Louise Dupin », ajoute Caroline Darrasse. Une manière de moderniser son offre pour captiver l’attention d’un nouveau public « plus jeune ». 

La Touraine s’interroge sur la saison à venir

Jeux olympiques, inquiétudes sécuritaires, contexte politique et inflationniste, météo maussade… De nombreux facteurs laissent planer le doute en Touraine d’une baisse de la fréquentation pour la saison. Si depuis janvier, les châteaux ont droit à une bonne affluence, notamment grâce aux touristes étrangers (20 % environ de la clientèle), il se pourrait que ce ne soit pas le cas durant l’été. Depuis ces dernières années, le secteur est en plein essor. Entre 2013 et 2023, la fréquentation sur l’ensemble des sites a augmenté de 14 %, selon l’Agence départementale du tourisme de Touraine. Le fruit d’un travail de mise en valeur et de modernisation du patrimoine, encouragé par Touraine Val de Loire. A l’image du Cabinet des sciences inauguré en juin par le château de Chenonceau, les sites tourangeaux cherchent à se faire beaux pour l’été.

Victor Delair

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