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En Creuse, l'offre d'hébergement doit s'adapter aux spécificités du vélotourisme

Quand les jambes se font lourdes après une journée de pédalage, rien de tel que de savoir qu’un emplacement de camping ou qu’un lit douillet vous attend au bord de l’itinéraire. Ce qui suggère que l’offre d’hébergement se structure en fonction de la véloroute. C’est précisément ce qu’a fait Guylaine Piquet, qui a ouvert en avril 2022 La Roue d’escampette, un gîte d’étape de 15 places engagé dans la démarche Accueil vélo, à La Jonchère, sur la commune de Champagnat. « Les cyclistes prévoient leurs étapes en fonction des hébergements disponibles sur leur trajet. Pour ce projet, j’ai donc acheté une maison qui ne se situe qu’à 600 mètres du tracé du Tour de la Creuse à vélo et, du coup aussi de la Vagabonde (une véloroute qui part de Montluçon et va à Montech, dans le Tarn-et-Garonne, empruntant au passage une partie du Tour de la Creuse, ndlr), indique Guylaine Piquet. Un gîte d’étape, c’est comme un refuge à la montagne, l’hébergement est à la nuitée. Les cyclistes peuvent venir avec leur sac de couchage et il y a un coin cuisine, mais je propose aussi des draps et la demi-pension. Ils ont également accès à un local fermé pour les vélos et à du matériel de réparation de base. » 

Seulement 16 structures Accueil Vélo en Creuse

Un exemple trop rare cependant puisque seulement 16 structures sont actuellement référencées Accueil Vélo : 4 gîtes d’étape, 1 gîte, 2 chambres d’hôtes, 3 hôtels, 3 campings, 2 restaurants et 1 office de tourisme, celui de Guéret. « Dans l’idéal, il faudrait un hébergement tous les 20 à 30 km » , estime Isabelle Ducher, directrice adjointe de Creuse tourisme et référente Accueil vélo pour le département. 

Le frein principal, c’est l’hébergement à la nuitée. Cela ne pose pas de problème pour les hôtels et les campings, mais beaucoup de propriétaires de gîtes et de chambres d’hôtes ne veulent pas louer moins de deux nuits. 

« C’est en bonne voie, mais encore inégal sur le territoire »

Pour bénéficier de la marque Accueil Vélo, l’établissement doit être situé à 5 km maximum d’un itinéraire vélo balisé, être classé ou labellisé et répondre à un cahier des charges précis : disposer d’un local fermé pour les vélos, être en mesure de conseiller les touristes à vélo sur leur séjour, proposer un point de lavage pour les vélos, etc. S’il coche toutes les cases, l’établissement devra également s’acquitter d’un droit d’accès de 200 € pour 3 ans. « Cela peut constituer un frein, mais le fait d’être Accueil Vélo leur permet de bénéficier de toute la communication qu’il y a autour », précise Isabelle Ducher. 

« Nous communiquons de plus en plus sur le tourisme à vélo et il faut donc que l’offre de services se structure elle aussi, d’autant que beaucoup voyagent hors saison, au printemps ou à l’automne, quand tout n’est pas forcément ouvert, indique Romain Conversin, chargé de communication sports nature à Creuse tourisme. C’est en bonne voie, mais encore inégal sur le territoire. C’est un long processus. » Subventions. L’Ademe a lancé un appel à projet, jusqu’à la fin de l’année, pour aider les investissements en faveur du vélotourisme. Des équipements tels qu’une borne de recharge VAE, une borne gonflage ou un emplacement de stationnement vélo peuvent être concernés afin d’aider les hébergeurs à s’équiper pour répondre au référentiel Accueil Vélo. 

Nicolas Barraud

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