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Présidentielle en Tunisie : Kaïs Saïed officiellement en course pour Carthage

Preview La veille de la clôture du dépôt des candidatures pour l'élection présidentielle, prévue en octobre, le président sortant Kaïs Saïed a déposé la sienne. Le locataire de Carthage a affirmé que des bénévoles avaient recueilli plus de 240 000 parrainages. Pour l'heure, seuls cinq dossiers ont été déposés, selon l’ISIE.

Élu le 23 octobre 2019 pour un premier mandat, le chef d’État tunisien Kaïs Saïed a déposé officiellement le 5 août sa candidature à sa réélection auprès de l’Instance supérieure indépendante des élections (ISIE).

Le locataire de Carthage, 66 ans, a déclaré aux journalistes devant le siège de l’ISIE à Tunis que sa candidature «s’inscrivait dans le cadre d’une guerre de libération et d’autodétermination visant à établir une nouvelle République», a rapporté la radio Mosaïque FM.

Lors de cette déclaration médiatique, Kaïs Saïed a également fait savoir que des bénévoles avaient recueilli «plus de 240 000 parrainages» et que la collecte des parrainages était «toujours en cours». Le président tunisien a salué les efforts de ces derniers, soulignant qu'ils avaient mené «avec leurs propres ressources cette campagne de parrainage».

Des conditions d’admission «sévères»

En Tunisie, pour pouvoir se présenter au scrutin présidentiel, le candidat doit obtenir les parrainages de dix députés de l'Assemblée des représentants du peuple ou du Conseil national des régions et des districts, ou ceux de 40 présidents élus de collectivités locales en fonction au moment de l'acceptation des candidatures (conseils locaux, régionaux, ou municipaux), ou encore ceux de 10 000 électeurs inscrits sur le registre électoral, répartis dans au moins dix circonscriptions législatives, avec un minimum de 500 électeurs par circonscription.

Ces critères d’acceptation des dossiers de candidatures pour la présidentielle ont été jugées «sévères» par certains en Tunisie.

En riposte à ses reproches, le président tunisien a précisé que la loi s’appliquait «à tout le monde de manière égale». «Ceux qui parlent de restrictions se font des illusions», a-t-il assuré devant la presse. «Nous n’accepterons aucune ingérence étrangère dans les choix de notre peuple», a-t-il encore prévenu.

Des candidatures non conformes

Le patron de l’ISIE Farouk Bouasker a déclaré dans la matinée du 5 août, avant que le président sortant ne dépose sa candidature, que l’Instance n’avait reçu que quatre dossiers de candidature à l’élection présidentielle, ceux-ci étant «tous incomplets», rapporte l’ISIE.

Le délai légal de clôture des dépôts de candidature au scrutin présidentiel en Tunisie est prévu pour le 6 août à 18h. Le conseil de l’ISIE se réunira le 11 août pour annoncer la liste des candidats présélectionnés.

«L’Instance procède à la vérification des dossiers dès le 7 août, et ce, jusqu’au 10 août, afin de s’assurer que toutes les conditions d’admission ont été remplies», a précisé Farouk Bouasker. Tout candidat déposant un dossier non conforme sera informé par écrit par l’ISIE et bénéficiera de 48 heures supplémentaires pour pallier certains problèmes liés aux parrainages.

L’ISIE a également rappelé que recueillir 10 000 parrainages dans dix circonscriptions avec au moins 500 parrainages dans chaque circonscription était une condition indispensable pour que le dossier déposé soit accepté.

La candidature d’une détenue bel et bien déposée

Pour l’heure, six candidats ont déposé leurs candidatures : le président sortant Kaïs Saïed, Ayachi Zammel, Khemaies Krimi, Leila Hammami, Yousri Slimane et Abir Moussi, la présidente du Parti destourien libre, détenue dans le cadre d’affaires judiciaires. L'opposante a déposé sa candidature à la présidentielle par l'intermédiaire de ses avocats.

Six membres du comité de défense d'Abir Moussi se sont rendus, selon Mosaïque FM, le 3 août au siège de l'Instance à Tunis pour déposer son dossier de candidature.

D'autres figures de l'opposition sont en détention, notamment Issam Chebbi, le secrétaire général du parti Al Jomhouri et Ghazi Chaouachi, ancien ministre et ancien secrétaire général du parti Attayar, accusés de complot contre la sûreté de l’État. Ces derniers avaient annoncé leur intention de candidater à la présidentielle mais ils n’ont pas réussi à obtenir une procuration spéciale pour être officiellement représentés durant la procédure.

La liste finale et définitive des candidats en lice pour Carthage sera annoncée le 4 septembre prochain par l’Instance des élections.

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