Au lac Chambon, la baignade interdite frustre les touristes : "On ne sait pas combien de temps ça va durer !"

Aydat, Chambon-sur-Lac, Cournon, Aubusson-d’Auvergne, Ambert. Autant de communes privées de leur lac ou plan d’eau. La baignade y est interdite pour diverses raisons, dont des pollutions aux cyanobactéries. Mais partout, la frustration est unanime. Exemple au lac Chambon, où piquer une tête est impossible jusqu’à nouvel ordre.

Les effluves de crème solaire flottent dans l’air. Sur la plage du lac Chambon, mardi 6 août, ça rit, ça joue, ça vit. Le soleil tape. Mais quelque chose cloche. Le lac est désert, pas une tête dans l’eau. Alors à la place on lit ou on bronze. Une situation qui désole et frustre la plupart des vacanciers.

L’inscription est inscrite en lettres vertes sur une barrière : "cyanobactéries, éviter le contact avec l’eau, ne pas baigner les chiens." Le lac Chambon est fermé à la baignade et à certaines activités nautiques (paddle, planche à voile sont impossibles, mais les sorties à pédalo autorisées) depuis le 1er août. De même que le lac d’Aydat, à quelques kilomètres, mais l’origine de l’interdiction diffère.

La baignade y est interdite jusqu’à nouvel ordre, en raison de cyanobactéries. Photo Noa Thévenin

Un taux important de cyanobactéries

La raison ? Au lac Chambon, une trop grande concentration de cyanobactéries est présente dans l’eau. La mairie a appliqué le principe de précaution en imposant cette interdiction. Des analyses sont en cours et la baignade est interdite jusqu’à nouvel ordre.

Une mesure qui froisse certains vacanciers. Assise sur une couverture à l’ombre, en maillot de bain, Amélie, 35 ans, badigeonne son fils Charlie de crème solaire. Mais pas de baignade pour le petit. "C’est les boules !, lâche d’emblée Monique, 57 ans, la mère d’Amélie, venue des environs de Brassac-les-Mines. Et encore, on ne vient de pas bien loin. On a voulu aller au lac d’Aydat et pareil, pas de baignade."

Le lac Chambon a déjà été la cible par le passé d’interdictions de baignade à cause de cyanobactéries. Mais Monique est étonnée. "A l’époque, avec mon mari, on venait pêcher les écrevisses. Il n’y avait pas de problème", confie-t-elle.

Un peu plus loin, plus près de l’eau (et encore plus frustrées), Stéphanie, 44 ans, Louise, 14 ans et Amélie, 17 ans font bronzette sur un bout d’herbe. La maman et ses filles sont venues exprès pour piquer une tête dans le lac. Loupé.

Surtout que j’avais décalé un jour de travail spécialement pour me baigner…Et le truc, c’est que l’on ne sait pas combien de temps ça va durer !

A la mairie, c’est le flou. Impossible de communiquer la date des résultats des tests aux cyanobactéries, qui décideront (ou pas) de la réouverture à la baignade et des activités nautiques. Cette situation désole aussi les professionnels. Installée dans la base nautique, la responsable attend patiemment un éventuel coup de fil de la mairie. Un feu vert pour remettre la baignade en route ? A côté d’elle, des paddles empilés attendent les vacanciers. "J’ai juste envie de les ressortir", souffle-t-elle.

En terrasse, le long du lac, une famille originaire de Nantes profite d’une table à l’ombre pour déguster une glace. Pas déçue, mais plutôt frustrée. "On avait fait le tour du lac Chambon, et après la balade, on voulait aller se baigner", explique Vincent, 41 ans, le père de famille. Une journée qui a mal commencé : "On a voulu aller à Aydat, mais c’était pas possible. On a senti que la journée était faite d’échecs", rigole Laure, 35 ans, la maman. Mais tous relativisent : "On va trouver autre chose." Et tant pis, goûter à la fraicheur de ce lac d’Auvergne, ce sera pour une autre fois.

Texte : Adrien Fillon

Photos : Noa Thévenin