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JO Paris 2024 : rayonnante contre l'Allemagne, Laura Glauser a retrouvé le plaisir avec l'équipe de France de hand

JO Paris 2024 : rayonnante contre l'Allemagne, Laura Glauser a retrouvé le plaisir avec l'équipe de France de hand

Protégée par sa gardienne (13 arrêts), comme depuis le début du tournoi, les Françaises ont battu l'Allemagne (26-23) ce mardi 6 août à Lille, et disputeront face à la Suède une troisième demi-finale olympique consécutive. La seconde, seulement, pour Laura Glauser, qui a surmonté l'an passé une période d'immense fatigue physique et mentale.

Depuis bientôt douze ans qu’elle porte l’habit bleu, on lui connaît ce regard perçant et déterminé. Cette rage à chaque parade. Laura Glauser, qui en a signé 13 (sur 36 tirs subis), ce mardi à Villeneuve-d’Ascq, lors du quart de finale remporté face à l’Allemagne (26-23), est pourtant passée par des moments très difficiles hors des terrains.

Privée d’or olympique par la Russie à Rio, elle n’était pas de la revanche tokyoïte, devancée dans la hiérarchie par Amandine Leynaud et Cleopâtre Darleux. Un simple aléa, pensait-on alors, dans la carrière de la Bisontine. Mais un caillou de plus dans la chaussure de la gardienne de l’équipe de France, confrontée à une blessure au genou en octobre 2019, un changement de club, de Metz à Györ, durant le covid et à une rupture. Seule en Hongrie avec sa fille Kaniela, née en avril 2018, soumise à la pression d’un grand d’Europe, Laura Glauser a fait face. Jusqu’à la cassure.

« J'ai passé une période assez sombre »

En janvier 2022, avant l’Euro, elle souffre d’une fracture de fatigue à une vertèbre. Puis d’un blocage du nerf cubital, qui manque de lui faire perdre l’usage d’une main. Et d’un profond mal-être. « Le mot dépression n’a pas été prononcé, mais je n’en étais pas loin. J’étais très aigrie, triste, tout le temps en colère, j’avais très peu de moments de joie et de plaisir », confessait-elle, en décembre dernier, au quotidien L’Équipe.

 

— Equipe France (@EquipeFRA) August 6, 2024

 

Depuis un an heureusement, le plaisir est revenu. Laura Glauser s’épanouit à Bucarest et a ajouté une couronne mondiale à son palmarès riche d’un titre européen conquis en 2018. Libérée, elle porte désormais la parole des sportifs en proie à la lassitude, au surmenage. « J'ai passé une période assez sombre, et depuis je sais qu’il m’est indispensable d’être accompagnée psychologiquement. Il y a de plus en plus de joueuses qui sont accompagnées parce que ce qu’on vit c’est tellement fort, tellement prenant… », expliquait-elle ce mercredi, dans les travées du stade Pierre-Mauroy. « On n’exerce pas juste un travail où on va le matin et on rentre le soir à la maison. Non, on dort, on mange, on vit handball. Ma fille vit le handball aussi à travers moi ».

Ce qu'on vit est tellement fort, dans le positif comme dans le négatif, qu’il faut savoir décharger tout ça

La meilleure gardienne du dernier Mondial monte en puissance dans ce tournoi olympique, à deux semaines de son 31e anniversaire, tout en veillant à sa santé mentale. « J’ai des petits trucs quotidiens pour essayer de travailler sur moi. J’ai aussi des rendez-vous, parfois dès que j’en ressens le besoin, avec la personne avec qui je travaille », complétait-elle. « Une demi-finale ici, c’est un semi-accomplissement, parce qu’il reste encore une marche. Mais une finale, cela récompenserait tout le travail que l’on peut faire, handballistiquement ou psychologiquement parlant. Ce serait une récompense aussi pour tous les sacrifices que l’on peut faire, pour ma fille parce qu’elle vit ça avec moi, pour ma grand-mère, pour ma famille. Je pense que ce sont de beaux cadeaux ».

Des cadeaux, elle n’en fera sans doute pas aux Suédoises, jeudi 7 août. comme elle n’en a pas fait aux Allemandes. « Laura a encore fait un petit match, non?? », a plaisanté sa capitaine, Estelle Nze Minko. « Elle a été incroyable franchement. Je suis contente pour elle, mais pas surprise parce que je sais son talent. Je sais aussi tout ce qu’elle met dans sa préparation pour être à la hauteur ». Avec une efficacité qui atteint 33 % sur les six matchs disputés depuis le début du tournoi olympique, elle l’est, incontestablement. Sébastien Devaur

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