Equipe de France de basket: Evan Fournier enfin lancé?
La "magie de Paris", selon Isaïa Cordinier, a touché Fournier sur ce tir déclenché de près de 12 mètres, au buzzer, pour définitivement propulser les Bleus dans le dernier carré à 50 secondes de la fin (76-66, puis 82-73 score final).
L'arrière de 31 ans, auteur de 12 autres points, a alors laissé éclater tout son bonheur et toute sa rage pour évacuer les nombreuses frustrations du récent passé.
"Vous savez, ces deux dernières années, il s'est passé beaucoup de choses pour moi, mais je n'ai jamais perdu la confiance", a-t-il ensuite expliqué au micro de France Télévisions.
Il y a d'abord eu cette dernière année et demie pourrie du côté des New York Knicks, dont il a été libéré en février pour gagner un peu de temps de jeu au Detroit Pistons.
Ce départ est "le seul point positif" qu'il retient de son passage à New York, qui ne l'a "pas mis dans les meilleures dispositions mentales" pour attaquer les Jeux olympiques, disait-il au début de la préparation.
"Mais ce n'est pas un problème. Il y a forcément des hauts et des bas dans une carrière. Ca me prend le chou d'avoir vécu deux années galères, mais je sais qu'avec l'enjeu des JO, de la compétition, je vais me sublimer car il y a quelque chose de grand à aller chercher", ajoutait-il.
Mais pour se sublimer, c'est mieux d'avoir le rythme de la compétition, et Fournier, chef de file de l'attaque française lors des dernières campagnes, paraissait chercher ses repères depuis le début de la préparation.
"Un déclic"
D'autant plus dans une équipe de France désormais centrée, selon le souhait du sélectionneur Vincent Collet, vers l'intérieur et l'association nouvelle des tours jumelles Victor Wembanyama et Rudy Gobert.
"Forcément, (les difficultés de Fournier) nous impactent. On a besoin de lui. On fait tout ce qu'on peut pour qu'il soit dans les meilleures conditions, on va continuer encore, en espérant qu'il y ait un déclic", soulignait Collet avant le dernier match de préparation perdu contre l'Australie (83-82).
L'ancien joueur d'Orlando, qui disait régulièrement ne pas douter de son retour au premier plan, n'a pas eu ce déclic lors de la phase de poules, conclue par une lourde défaite contre l'Allemagne (85-71) après laquelle il a critiqué le style de jeu, à son goût trop défensif, développé par les Bleus.
Une déclaration "regrettable et inacceptable" selon le sélectionneur. Les deux hommes s'en sont expliqué et Fournier a pris place sur le banc face au Canada, mais pas en représailles d'après Collet, qui a voulu faire démarrer Cordinier, au profil plus défensif.
Il a ainsi fait rentrer assez rapidement l'arrière de 31 ans et a apprécié qu'il se "mette au diapason" de l'équipe sur le plan défensif, lui qui est beaucoup plus porté sur l'attaque.
Avant de monter en température offensivement, jusqu'à ce tir venu d'ailleurs.
"Ça fait tellement plaisir pour Evan qui en avait besoin. Il a montré qu’il était le patron", a déclaré son équipier Andrew Albicy. Trois ans après avoir été le meilleur marqueur de la finale des JO de Tokyo contre les Etats-Unis (82-87), il espère mener jeudi les Bleus à une deuxième finale d'affilée.