Turbulences sur la ligne aérienne Paris-Brive : les vols suspendus à partir de septembre 2024

Les vols réguliers vers la capitale risquent de connaître de fortes turbulences à la rentrée, après que la compagnie Amélia a décidé de dénoncer l’obligation de service public.

Romain Ferré, un habitué des vols entre Brive et Paris, a été surpris par la nouvelle, et il n’est peut-être pas le seul. « Mon billet du début du mois de septembre a été annulé, avec une proposition d’être dérouté vers Aurillac. J’ai appelé Air France et Amélia qui m’ont expliqué que les vols étaient suspendus et qu’il n’avait pas de visibilité sur les mois à venir », explique le passager.

Une renégociation en décembre 2023

Si les passagers comme Romain se retrouve sans solution pour le mois de septembre, c’est en raison d’un bras-de-fer engagé depuis plusieurs mois par la compagnie Amélia, à qui était confiée depuis le 1er janvier 2022 l’obligation de service public (OSP) jusqu’en 2026.

Mais après avoir négocié, fin 2023, une hausse de la participation de l’État (qui est passée de 50 % à 65 %), selon l’aéroport de Brive, la compagnie, en proie la forte hausse du kérosène  et des recettes inférieures à celles escomptées, a décidé a décidé, en février dernier, de dénoncer l’OSP, en soulignant le manque de compensation des collectivités.

La fin du préavis, déposé par la compagnie aérienne, intervient au mois de septembre 2024.

« Nous sommes offusqués, comme peuvent l’être les usagers, car nous sommes otages d’une situation administrative. Nous avons fait un nouvel appel d’offres, et trois compagnies se sont positionnées », explique Julien Bounie, président du syndicat mixte de l’aéroport Brive Vallée de la Dordogne.

Pas de catastrophisme

Mais si le président ne cache pas sa colère, il ne tombe pas non plus « dans le catastrophisme ». « Une première audition a eu lieu en juillet avec les candidats à la reprise de l’OSP. Une seconde doit avoir lieu fin août. Au plus tard, une compagnie aura repris l’OSP le 27 octobre. C’est, à ce jour, notre seule certitude », assure-t-il.

Ce couac, dû aux délais administratifs, laisse néanmoins une période de deux mois durant lesquels les allers-retours vers la capitale risquent d’être fortement perturbés, et vient casser une bonne dynamique.

Après 28.000 passagers accueillis en 2023, la ligne Paris-Brive avait une perspective de 30.000 passagers pour 2024. Fin août, le nom de la compagnie assurant la liaison devrait être connu.

Pierre Vignaud