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La présence policière renforcée pour les JO Paris 2024 à Saint-Denis conduit Médecins du Monde à déplacer ses activités

La présence policière renforcée pour les JO Paris 2024 à Saint-Denis conduit Médecins du Monde à déplacer ses activités

En raison des JO Paris 2024, les locaux habituels du Centre d'accès aux soins et d'orientation (Caso) de l'ONG Médecins du Monde, situés à Saint-Denis, sont fermés jusqu'au 15 septembre. Les activités du centre, destinées principalement aux personnes sans papiers, ont été déplacées vers Pantin et Bobigny, laissant craindre des ruptures dans les parcours de soins.

"Mon dossier est prêt", annonce Léonide en déposant sa demande d’Aide Médicale de l'État (AME) sur le bureau de Blaise, bénévole chargé de l’accueil. 

La Béninoise, arrivée en France en janvier, a voyagé une heure pour gagner ce local des Relais solidaires à Pantin. "J’ai pris le bus, puis le RER, puis la ligne 5", témoigne aussi Hamidou, venu chercher de l’aide pour le renouvellement de son AME.

Le Centre d’accès aux soins et d’orientation (Caso) de Médecins du Monde, habituellement situé à 800 mètres du Stade de France, a installé ici depuis le 1er juillet ses consultations sociales et activités liées à la domiciliation. Les consultations médicales ont été délocalisées à Bobigny.

"Nous n’avons pas attendu le début des Jeux, car la présence policière s’intensifiait", explique Guillaume Bellon, coordinateur de ce site qui reçoit en majorité des personnes sans papiers. "On a essayé de trouver une safe place à distance des grandes infrastructures, mais accessible, pour ne pas couper le lien pendant deux mois." Le brief des bénévoles, avant le début de la permanence.

Un groupe WhatsApp créé pour la période délivre des informations en plusieurs langues aux concernés, mais une partie de celles et ceux qui en auraient besoin ne pourront faire le déplacement, d’autant que le prix du ticket de métro a doublé... L’interruption du suivi des démarches administratives entraînera, pour certains, des difficultés d’accès aux soins.

"Vous allez dire à la dame votre nom et prénom", articule Agnès à l’homme assis en face d’elle, la CPAM de l’autre côté du téléphone. Ici, les bénévoles privilégient la qualité de l’accompagnement au traitement expéditif et déshumanisé, appelant des interprètes si la situation l’exige. "Ils sont bien organisés", sourit Léonide.Colette, salariée de Médecins du Monde, et Viviane, bénévole, ont fait appel à un interprète pour accompagner cette famille.

"Allez, on croise les doigts !" lance gentiment Agnès à l’homme auquel elle vient de trouver un rendez-vous, au bout de 30 minutes. "Vous reviendrez nous voir pour nous dire que vous l’avez bien eu !"

Texte Alice Forges Photos Christelle Gaujard

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