Basket: Emma Meesseman porte les espoirs de la Belgique
Meilleure scoreuse, et de loin, du tournoi olympique (24,5 pts de moyenne), la porte-drapeau belge toise la concurrence dans le domaine. Derrière elle, l'Américaine A'ja Wilson doit se contenter d'une moyenne de 20,3 points dans un collectif où, il est vrai, la marque est davantage partagée.
"Force tranquille", selon sa future adversaire Marine Johannès, la Flamande de 31 ans ne toise en vérité personne, ce n'est son genre. Ses trophées innombrables, collectifs (une WNBA, six Euroligues et Euro avec la Belgique) ou personnels (MVP de des finales WNBA 2019 ou de l'Euroligue 2023) sont remisés dans des boîtes chez elle.
"Son humilité est la première chose qui m'a frappé en rencontrant Emma", livrait le sélectionneur français des "Belgian Cats" Rachid Meziane à quelques médias dont l'AFP au printemps. "Alors qu'elle a un palmarès plus long que mon bras. C'est la +Zizou+ du basket."
"Une grande dame", décrivait au printemps son entraîneure à Fenerbahçe, Valérie Garnier, évoquant son aura plutôt que sa taille (1,93 m).
"Cette saison, en séance vidéo, j'ai montré une image simple", a rappelé l'ex-sélectionneuse des Bleues (2013-2021). "J'ai montré un clip d'Emma faisant une erreur: on la voit s'arrêter, rester prostrée un instant les mains sur les rotules, s'excuser auprès des filles puis en direction du banc. Tu as tout compris. Elle ne cherche pas des causes externes, à se plaindre du coach, de la partenaire ou de l'adversaire", a-t-elle raconté.
Plus qu'une simple basketteuse, la fille de l'ex-internationale belge Sonja Tankrey fait figure de modèle pour les personnes malentendantes, sous-représentées dans le sport de haut niveau. La native d'Ypres porte des appareils auditifs depuis l'enfance, y compris sur les parquets.
"Match déjà gagné à 50% avec Emma"
"C'est une des meilleures joueuses au monde", juge Marine Johannès. "Elle a une carrière incroyable déjà. Son jeu est assez impressionnant. On dirait qu'elle ne force pas trop les choses. Rachid (Meziane) fait aussi un bon boulot pour la mettre au milieu de son effectif et du terrain, pour qu'elle distribue la balle. Ça joue autour d'elle, et c'est assez sympa à voir."
Emma Meesseman a aussi multiplié les passes (4,5 par match) pour une joueuse évoluant au poste N.4. Plus logiquement, elle est aussi la première contreuse (3,3 en moyenne).
Grâce à sa maestria, les Belges ont atteint pour la première fois de leur histoire le dernier carré des Jeux. Ce qui n'était pas gagné après leur dérouillée d'entrée contre l'Allemagne (83-69).
"Je ne pensais pas qu'on arriverait jusqu'ici. Je m'étais dit +OK, maintenant, je vais jouer pour bien finir, avec la tête haute, pour le public+", a livré Emma Meesseman après le quart victorieux contre l'Espagne (79-66). "On a vraiment du plaisir, on joue bien. J'espère que ça va continuer et qu'on ne va pas perdre la tête. C'est beau, c'est un miracle."
Les Françaises sont prévenues: "Quand on a Emma dans son équipe, le match est déjà gagné à 50%", estime Valérie Garnier.
Et même si la Belge est passée deux saisons en championnat de France, à Villeneuve d'Ascq (2012-2014), elle ne fera pas de cadeaux aux Bleues. Elle les avait d'ailleurs matraqué de 24 points en demi-finale, déjà, de l'Euro-2023.