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Dans l'attente d'un repreneur, les thermes de Néris-les-Bains veulent se refaire une santé

À l’entrée du bâtiment des thermes de Néris-les-Bains situés à quelques kilomètres de Montluçon,, le défilé des curistes est incessant en ce début du mois d’août. Un sac bleu et blanc sur l’épaule, un retraité aux cheveux poivre et sel souhaite une bonne journée à deux employées de l’établissement. "Les soins, c’est fini pour aujourd’hui".

Comme lui, ils sont plus de 500 à venir se soigner chaque jour aux thermes de la cité nérisienne. "Nous avons fait un très bon début de saison. Nous devrions atteindre notre objectif de 5.000 curistes pour l’année 2024", se félicite Frédérique Briat, responsable prévention santé aux thermes de Néris-les-Bains.

"Vous avez vu comme c'est vert !"

Accompagné de son épouse Béatrice, Christophe Thouzeau pose sa caravane au camping de la vallée. Chaque année, depuis 2019, il passe trois semaines à Néris pour suivre une cure propre à sa pathologie. "J’avais suivi un programme de soins dans le sud de la France mais cela ne m’avait pas plu. L’ambiance ne me plaisait pas. Alors qu’ici, le cadre naturel me correspond tout à fait. Vous avez vu comment c’est vert !", s’enthousiasme l’ancien postier qui habite le reste de l’année à Nantes. Six fois par semaine, après avoir ingurgité un café et une madeleine, il se rend aux thermes sur les coups de 7 heures car "contrairement à ce que pensent certaines personnes, ce n’est pas une thalasso".

Les bienfaits d'une cure

Néris-les-Bains, une destination qui semble plaire aux curistes. Venue du Morbihan avec son mari Daniel, Nicole Pendeliau l’affirme haut et fort : "S’il n’y avait pas la cure, nous viendrions quand même". Soignée entre autres pour des rhumatismes, la retraitée se félicite de la gentillesse du personnel des thermes et de l’efficacité des soins qu’elle reçoit. "Je n’ai pas pu faire la cure l’année dernière et j’ai souffert. Les étés où je peux la faire, j’en ressens les bienfaits sur dix mois".

Originaire de l’Oise, Marie-Jo a préféré un logement meublé à proximité de la piscine qui a rouvert ses portes récemment. Elle apprécie son séjour annuel en Bourbonnais. "On s’occupe de vous, c’est parfait", dit-elle en rigolant avant de regretter la dégradation de la prise en charge par la Sécurité sociale. "J’étais à 100 % mais les choses ont changé. Il y a deux ans, j’ai dû payer 75 euros et cette année 150. Si ça continue, certains curistes ne pourront plus venir", regrette-t-elle.

Des pré-inscriptions pour 2025

Dans l’immédiat, c’est davantage l’avenir des thermes qui inquiète curistes et professionnels. En vente depuis octobre, ils n’ont toujours pas trouvé preneur. Mais que les curistes se rassurent, explique Laurence Chicois, adjointe au maire et présidente de l’office du tourisme de Néris-les-Bains, "les thermes prennent d’ores et déjà des réservations pour l’année prochaine". Ce que confirme Frédérique Briat : "À ce jour, nous avons 800 pré-inscriptions pour la saison 2025".

De quoi dissiper les doutes ? Pas sûr. Directeur de l’hôtel Mona Lisa, Christophe Lagrou constate des chiffres en baisse. "Nous avons réalisé un bon mois de juillet mais depuis le début de la saison thermale en avril, nous constatons une baisse de fréquentation de 35 % par rapport à 2023", explique-t-il.

Frustration aussi sur la terrasse du magasin Le haut en bas ouvert début juillet. "C’est calme. Les curistes que je croise ont le sentiment qu’il y a moins de monde qu’avant. La fréquentation, c’est pas fifou", déplore Camille Marie tout en servant un diabolo fraise à Victor, un vieil habitué des thermes nérisiens. Une patientèle qu’il s’agit pour la commune de pérenniser tant l’enjeu économique est important. Comme le rappelle Delphine Lairet, responsable accueil à l’office du tourisme, les curistes peuvent constituer, selon les périodes, jusqu’à 70 % de la clientèle touristique.

Martial Delecluse

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