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Marcelle Baud, un exemple de l’invisibilisation des femmes dans le milieu de l’art

Aucune plaque, aucun nom de rue, rien à Mailhat et Issoire ne laisse penser que Marcelle Baud a vécu dans la région pendant plus de 50 ans. Pourquoi cette femme talentueuse, aux œuvres et à la carrière remarquable, qui a participé à la vie locale (notamment avec la création du club Soroptimist d’Issoire), n’a pas obtenu plus de reconnaissance que cela ? Nadine Herbst, maire de Lamontgie, donne quelques explications. "Lors de la construction d’une nouvelle école à Lamontgie, j’avais proposé le nom de Marcelle Baud, il y a eu des votes, mais ce n’est pas ce qui a été retenu", indique-t-elle. L’édile n’exclut pas de donner, un jour, le nom de la dessinatrice à une rue.

Ossuaire

Au cimetière d’Issoire, le constat est le même. Pas de plaque et même plus de sépulture depuis 2011. Pour comprendre, Fabrice Babut, gardien du cimetière d’Issoire, sort les vieux dossiers. "La concession était terminée, on a dû déplacer les restes dans l’ossuaire. On ne savait pas qui c’était", regrette-t-il.

Depuis, les choses ont changé et Marcelle Baud est plus connue."Après l’exposition, on a eu quelques visiteurs qui nous ont demandés où était ça tombe", indique Fabrice Babut. L’exposition en question ? Celle d’il y a 3 ans faite par le musée Bargoin et intitulée "Traits d’Égypte". 

Une richesse inexploitée

C’est lors du recollement de 500 dessins et œuvres, (légué par Odile Vaissière et stocké dans l’ancien musée Ranquet), que la collection de Marcelle Baud a été redécouverte. "C’est une collègue qui a vu le potentiel, c’est comme ça qu’un projet d’exposition est né. On a appris que beaucoup d’œuvres étaient restés à Mailhat. Une fois rentrée en contact avec la propriétaire, elle a accepté de donner la quasi-totalité des documents. On est passé de 500 à plus de 3.000 dessins et archives en tout genre", se souvient Camille Besse.L'exposition Traits d'Egypte, il y a trois ans au Musée Bargoin. Photo Richard Brunel

Un travail pharaonique débute pour recontextualiser et identifier les œuvres. Une véritable enquête pour en apprendre plus sur cette femme qui a sombré dans l’anonymat, mais dont le nom résonne à nouveau, en partie grâce au travail remarquable de Camille Besse et ses collègues.

Gustave Pinard

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