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Clermont Foot : comme ses frères aînés avant lui, Musa Touré rêve d'écrire son histoire en France

Dans la famille Touré, le Clermont Foot 63 a donc demandé Musa. Et l’a obtenu. Avec une certaine évidence selon le jeune Australien (18 ans) : « Mon agent m’avait dit que Clermont me voulait et quand il m’a expliqué que c’était un club familial, j’ai eu envie de venir et apporter mon aide. »En rejoignant l’Auvergne, Musa est même à l’origine d’une première, celle d’un natif, à Darwin, en l’occurrence, de « l’île-continent », évoluant sous les couleurs « rouge et bleu ». Le premier joueur d’Australie (son seul passeport même si ses parents sont originaires du Libéria et que sa famille a grandi en Guinée) à Clermont (« Oui, on me l’a dit, c’est “cool” » sourit le jeune homme) mais pas le premier en France, même s’ils sont rares. Et pas même au sein de sa propre famille de... footeux (son père, ses quatre frères et sa sœur), puisqu’en rejoignant l’Hexagone, il n’a fait que suivre l’exemple de... ses deux aînés, qui l’ont précédé, à Reims puis au Paris FC avant de partir à Randers (Danemark) pour Mohamed (20 ans) et à l’AC Ajaccio, pour Al Hassan (24 ans). De quoi aider Musa à franchir le pas.

"Après chaque match qu’ils disputaient, je demandais à mes frères comment était le niveau ici. Je leur ai demandé des renseignements mais après, je dois faire les choses moi-même. » 

Cela dit d’un ton posé mais assuré. Assurance dont le jeune attaquant de 1,83 m, parle sans retenue déplacée à l’évocation de ses qualités : « J’aime m’imposer d’abord par ma technique, plus que par mon physique. Je suis assez rapide, j’aime avoir le ballon et dribbler et... j’ai confiance en moi. »Attaquant, Musa. Sur ce plan-là, le CF63 aurait pu avoir l’embarras du choix en appelant chez les Touré. Car en cherchant à savoir qui a joué ou joue à quel poste, la même réponse a en effet jailli avec un sourire toujours plus grand. Ton père ? « Attaquant ! » Tes frères aînés ? « Attaquants ! » Tes deux autres frères ? « Attaquants ! ». Reste donc la sœur ? « Euh... défenseur central ! » Il en fallait bien un(e)...On en revient à Musa et ses débuts clermontois. Séduisants à l’entendre : « Quand je suis arrivé, je devais trouver une maison mais en un jour, on s’est “connectés” avec Ivan (M’Bahia), Habib (Keita) et Mass (N’Diaye). Je ne les connaissais avant que par les réseaux sociaux et maintenant je loge avec eux. Ils m’ont vraiment aidé à m’installer. Mais c’est toute qui l’équipe a fait preuve d’attention avec moi, alors que je parlais seulement anglais. »Là-dessus aussi, dans le cadre du nouveau dispositif d’accompagnement que le CF63 a mis en place depuis cette intersaison à l’intention de ses recrues non francophones, Musa travaille déjà à ce que ça change : « Tous les jeudis. C’est une heure à chaque fois, mais ça me suffit (rire) car le français, c’est vraiment dur. Et c’est évidemment important, déjà pour pouvoir bien échanger avec mes coéquipiers. Mais depuis que je suis jeune, j’ai toujours été intéressé par les langues."

« Le coach est toujours derrière vous. C'est plaisant, il vous pousse »

Ses colocataires, son équipe. Son coach ? «  Avec lui, c’est toujours très intense. Vous ne pouvez que travailler avec lui parce qu’il est toujours derrière vous : “Go ! Go ! Go !” C’est plaisant, il vous pousse. »Comme lui espère bien « pousser » son équipe : « Je veux marquer des buts et faire en sorte que l’équipe gagne. Après, peu importe comment l’équipe gagne, ce sera magnifique. Évidemment, je marque pour moi aussi et ma famille. Mais si je marque et que l’équipe ne gagne pas, ça ne m’intéresse pas. » Dès lors, on imagine aisément que n’ayant pas empêché la première défaite du CF63, voilà 10 jours (1-3), le penalty inscrit devant le Paris FC de Moustapha M’Bow, grand ami de son frère Mohamed, sa première réalisation clermontoise, aura été loin de le combler.

Jean-Philippe Béal

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