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Circulation des deux-roues : Entre chômage des jeunes et chaos routier, l'inaction de l'État face à un danger public grandissant

L'État sénégalais a annoncé à plusieurs reprises son intention de réglementer la circulation des deux-roues. Cependant, en attendant l'application effective des mesures prévues, telles que l'immatriculation systématique, l'essor de cette nouvelle forme de transport public urbain engendre de nombreux désagréments pour les Sénégalais, malgré quelques avantages. Plus en profondeur sur une opportunité qui présente en mal, avec le décryptage d’un reportage de Sud Quotidien
Dans les villes et villages du Sénégal, la présence des motocyclistes ne cesse de croître, rivalisant presque partout avec les véhicules de transport en commun. Dakar, en particulier, est désormais envahie par ces moyens de transport, dont l'augmentation fulgurante ces dernières années a des conséquences souvent négatives sur la sécurité routière et publique.

Ces deux-roues sont à l'origine de nombreux problèmes : accidents de la route, agressions, vols à l'arrachée, non-respect du Code de la route et de la réglementation, absence de documents et de titres de transport (permis de conduire, assurance, carte grise, visite technique, immatriculation) et comportement irresponsable des conducteurs (non-port du casque, non-respect des feux tricolores, indifférence aux indications des agents régulateurs…).

Ce secteur est principalement investi par de jeunes conducteurs à peine sortis de l'adolescence. Bien que ces motos soient une source de revenu pour de nombreux jeunes désœuvrés, contribuant à la création d'emplois et à la réduction du chômage, leur régularisation est devenue plus que nécessaire.

L'État avait initialement annoncé des mesures ambitieuses, telles que l'immatriculation obligatoire, le port du casque, et le respect du Code de la route. Un délai de six mois avait été accordé aux propriétaires et conducteurs de deux-roues pour se conformer, en particulier en ce qui concerne les titres de transport, et ce, gratuitement.

Déjà en 2017, lors d'une conférence de presse tenue le 28 février, le chef du Bureau des relations publiques de la Police nationale, Henry Boumy Ciss, avait évoqué des mesures visant à renforcer la sécurité des citoyens, notamment l'immatriculation systématique des deux-roues. À l'époque, il avait précisé que seules les motos de 125 cm³ devaient être immatriculées et avait également annoncé la généralisation de la vidéosurveillance dans les rues de la capitale.

En novembre 2023, lors du vote du budget de son ministère à l'Assemblée nationale, Mansour Faye, alors ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et du Désenclavement, avait reconnu les difficultés causées par la circulation des deux-roues, notamment le transport de personnes, bien qu'ils n'en aient pas le droit. Un texte législatif avait été annoncé pour encadrer leur circulation.

Les nouvelles autorités sont également conscientes des problèmes liés à la prolifération des deux-roues. Ainsi, le ministre des Infrastructures, des Transports terrestres et aériens, El Hadji Malick Ndiaye, a récemment annoncé une réglementation du secteur.

Lors de son passage dans l'émission « Faram Faccé » de la Télévision futurs médias (TFM) le 24 juillet 2024, il a évoqué une immatriculation générale des deux-roues. En collaboration avec le ministre des Finances, il a précisé que des discussions sont en cours pour rendre cette immatriculation gratuite, afin de faciliter la réglementation.

Il est important de rappeler que lors des récents événements politiques, la circulation des motos avait été interdite à plusieurs reprises pour des raisons de sécurité. Pour ces mêmes raisons, et en raison du non-respect de la réglementation, des contrôles réguliers sont effectués par les agents de la circulation dans différents endroits de Dakar et sa banlieue (routes, intersections, ronds-points).

Ces opérations aboutissent souvent à l'arrestation de plusieurs dizaines de motos pour défaut d'immatriculation ou de documents de transport (papiers de la moto, permis, assurance, carte grise). Toutefois, quelques minutes plus tard, les conducteurs sont de nouveau sur la route, après avoir payé une amende, sans pour autant être en règle. Au grand dam de la sécurité routière et publique.

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