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Google condamné pour pratiques anticoncurrentielles : la fin d'un règne ?

Vous vous questionnez sur l’âge de Léon Marchand, sur la recette du tiramisu ou sur les températures à venir, alors il y a de fortes chances pour que vous effectuiez vos recherches sur Google, et vous n’êtes pas une exception. En s’accaparant 91 % des parts du marché mondial des moteurs de recherche, la firme américaine est très vite devenue la star d’Internet, ou plutôt un poison pour ses concurrents. Mais l’euphorie pourrait bien se transformer en cauchemar pour Google, reconnu coupable de pratiques anticoncurrentielles à l’issue de quatre ans de procès.  

Que reproche précisément la justice à Google??

« Google est un monopole » a conclu lundi le juge fédéral Amit Mehta à l’issu d’un procès explosif. Condamnée pour avoir illégalement profité de sa position de leader sur le marché, l’entreprise californienne était mise en cause pour avoir versé des dizaines de milliards de dollars, notamment 20 milliards l’an passé à Apple, pour s’assurer que son moteur de recherche apparaisse par défaut sur un certain nombre d’appareils. Une stratégie agressive, qui vise à « mettre des barrières à ses concurrents, qui n’ont pas les moyens pour suivre », explique l’enseignant-chercheur Julien Pillot.

Pourquoi cette décision est dite « historique »??

A l’instar du Digital Market Act adopté par l’Union européenne en 2022, ce verdict « montre que le temps de la naïveté est fini » et que « la justice a désormais les capacités et la volonté d’intervenir sur les marchés déséquilibrés », avertit le chercheur. Ce dernier se montre toutefois prudent quant à l’aspect « historique » du procès : « c’est une décision extrêmement importante certes, mais qui arrive trop tardivement […] et rien n’est joué à ce stade car Google va faire appel ».

Quelles seront les conséquences de ce procès??

Pour le moment « difficile de se prononcer sur la suite », signale Julien Pillot. Aucune précision n’a encore été donnée par le tribunal sur les sanctions encourues. Au-delà d’une « probable sanction financière », Google risque de « devoir proposer d’autres moteurs de recherche » à ses utilisateurs tels que « Bing, Yahoo ou Yandex par exemple ».

Un scénario similaire à celui de la condamnation en 2004 de son rival Microsoft qui « l’avait contraint à proposer autre chose qu’Internet Explorer ». Microsoft avait alors échappé à un démantèlement de son empire, une chance que Google pourrait ne pas avoir. Mais en réalité, « rien ne garantit qu’en leur proposant d’autres services, les utilisateurs se mettent à les exploiter, s’interroge le chercheur, on a le sentiment que l’on ne peut pas se passer des services de Google, soit parce qu’ils sont meilleurs soit parce que Google bloque les autres ». 

Victor Delair

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