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Ils ont quitté la Nouvelle-Calédonie pour reconstruire leur vie dans le Cantal

Des gants de ski en plein mois d’août ? Timothy, 8 ans, les porte fièrement. « On nous les a donnés il y a quelques jours, il ne les quitte plus », explique sa mère, Lise. Elle est arrivée de Nouvelle-Calédonie il y a deux semaines, avec seulement deux valises pleines de vêtements d’été. « Je me suis inscrite sur les groupes Facebook de dons. On a rencontré une très belle générosité. »

Le départ a été précipité. En mai dernier, alors qu’ils habitaient à Nouméa avec le père des enfants, l’île s’embrase. Une réforme électorale est contestée par les indépendantistes. Des manifestations violentes qui ont fait dix morts et ont conduit à la mise en place de l’état d’urgence sur le « Caillou ». Lise perd également son travail en boulangerie. Si elle considère ces revendications légitimes, elle regrette cette violence et a surtout voulu mettre ses enfants, Abigaïl et Timothy, en sécurité. Après 10 ans en Nouvelle-Calédonie, elle retourne à Aurillac.

Pour moi, c’était naturel et logique de revenir, dans ma ville natale. 

Un sentiment de sécurité, d’apaisement, mais aussi une fatigue immense. « Je suis épuisée mentalement. Les rendez-vous à la CAF, la CPAM, Pôle emploi, l’assistante sociale, ça me prend toutes mes journées. Il y a tout le temps un papier manquant. »

Tout un quotidien à reconstruire

"C’est une vraie réacclimatation à la vie en métropole. Pour moi, mais aussi pour les enfants."

Elle dit même, la vie « française », tant le Cantal et la Kanaky/Nouvelle-Calédonie lui semblent distants. « C’est un autre rythme, une douceur de vivre très particulière. » Sans ressentiment, mais avec nostalgie, Lise parle d’un territoire où elle a passé plusieurs années entourée de bienveillance. Même si ces souvenirs tranchent avec les images de voitures caillassées il y a quelques mois, dont se souvient Timothy.

Une volonté de se retrouver

Tous les trois prennent le temps de s’installer dans une nouvelle vie, en attendant le mois de septembre. Les enfants rentreront en CE2 et en cinquième, et Lise commencera à chercher du travail.

J’aimerais qu’on trouve une maison avec un petit jardin.

« Je pense que je ne suis pas la seule. » Après quelques échos, Lise espère rencontrer d’autres néo-calédoniens installés à Aurillac. « Ce serait super pour Abi et Tim de rencontrer des enfants avec un vécu similaire », espère-t-elle. Les départs ont été massifs suite aux émeutes, raconte Lise. Plusieurs de ses amis ont fait le même voyage qu’elle pour s’installer un peu partout en France. « On s’est dit qu’on se retrouverait. Ce ne seront plus des barbecues sur la plage, mais peut-être face aux montagnes. »

Mona Bru

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