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Les intérêts avant les sentiments

Un jeune homme qui « avait du bien » ne pouvait qu’épouser une jeune fille qui apportait en dot l’équivalent en terre ou en or. D’ailleurs, les parents veillaient au grain, le père surtout qui jouissait d’une autorité presque absolue.

Le garçon devait obtenir leur consentement pour fréquenter une jeune fille et, lorsqu’elle était jolie mais sans dot, il pouvait toujours dire « J’ai du bien pour deux », son père lui répondait « La braveta ne se minge pas » (La beauté ne se mange pas).

Un pas grand’chose et une fille de rien

Quant à la jeune fille, lorsqu’un galant tournait autour d’elle, sa mère la mettait en garde, lui disant de ne rien lui promettre tout en lui faisant bon accueil, un mauvais prétendant pouvant donner l’idée à un bon de se présenter. De plus, à l’époque, il n’était pas bien vu qu’une femme reste célibataire.

Seuls, ceux qui ne possédaient rien pouvaient espérer faire un mariage d’amour : on disait d’eux, malicieusement, « C’est un pas grand’chose qui épouse une fille de rien ».

Les mariages de convenance étaient, sinon heureux, du moins solides, ce qui s’explique par le fait que la mariée, souvent plus jeune que son époux, arrivait confiante et soumise.

Le « traditionniste » creusois Camille Laborde, s’il souligne que la soumission de la femme à l’homme remontait à la nuit des temps, écrit « … combien de maris croyaient tenir leur barque parce que seuls ils maniaient les avirons, cependant que la femme, sans en avoir l’air et surtout sans le montrer, tenait le gouvernail ».

La femme tient le gouvernail

Selon C. Laborde, nos paysans n’étaient galants et empressés auprès d’une jeune fille qu’avant le mariage. Le mari tutoyait sa femme qui le vouvoyait. Au repas, elle servait les hommes assis à la table, mais elle mangeait debout ou au coin du feu, son écuelle posée sur ses genoux ou sur un landier.

C. Laborde rapporte que la femme de son ancien instituteur, paysanne aisée et instruite, ne se mettait jamais à table avec son mari, car elle jugeait la chose peu convenable et marquait ainsi que l’homme était le maître.

Source. « Les âges de la vie - Naissance, mariage et décès : rites et coutumes », collection Les Carnets de la Creuse, Société des sciences naturelles, archéologiques et historiques de la Creuse

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