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En dépit de la révélation de tests sur la pollution de la Seine, la mairie de Paris veut ouvrir la baignade au public

C’était un des sujets polémiques des Jeux Olympiques, mais le dossier n’est pas clôt. Samedi 17 août, Mediapart a révélé des données collectées par l’Agence régionale de santé (ARS), non diffusées durant les JO. Celles-ci font état d’un niveau élevé en bactéries E.coli le 13 juillet, jour de la baignade très médiatique du ministre des sports Amélie Oudéa-Castéra.

Ainsi, la teneur en bactéries E.coli se trouvait à un taux de 1 414 NPP/100 ml dans l’eau, bien au-delà des 900 NPP/100 ml qui correspond au seuil règlementaire en la matière. Par ailleurs le taux d’entérocoques intestinaux était lui aussi au-dessus des critères fixés par les autorités sanitaires et affichait un résultat de 461 NPP/100 ml pour une limite fixée à 330.

Les analyses témoignaient ainsi d’une forte contamination de l’eau par des excréments qui s’expliquent par les fortes précipitations qui ont touché la région parisienne les deux jours précédents la baignade du ministre. Le 12 juillet, les analyses atteignaient même un pic avec des présences d’E.coli et entérocoques supérieurs à 2 420 NPP/100 ml sur les quatre points de prélèvement de la Seine.

Selon le média d’investigation le ministre des sports «a passé outre le jour de sa baignade» du fait de «sa communication et à sa volonté de doubler Anne Hidalgo».

Quatre jours plus tard c’est Anne Hidalgo, maire de Paris qui se baignait dans la Seine devant un parterre de caméra. Cette dernière entend d’ailleurs ouvrir la baignade au public d’ici 2025.

Interrogé par Mediapart, le cabinet du ministre dit s’être appuyé sur un avis favorable émis par l’ARS le 12 juillet. Un avis envoyé au préfet de région Marc Guillaume qui portait sur la possibilité d’un «entraînement de la délégation de paratriathlon» le lendemain, sans que ne soit cité le ministre dans le document. L’autorité sanitaire estimait alors que l’entrainement de la délégation était possible à condition de mettre à disposition des douches avec savon désinfectant ou d’un dispositif d’information sur les risques encourus.

Anne Hidalgo veut étendre la baignade à tous les parisiens en 2025

Du côté de la mairie de Paris, l’objectif d’ ouvrir trois lieux de baignade dans la Seine en 2025 est toujours à l’ordre du jour. Dans le quotidien Ouest France, l’adjoint au sport de la mairie de Paris Pierre Rabadan s’est montré optimiste lundi 19 août, estimant que ces lieux de baignade prévus seront effectivement ouverts l’été prochain, «une fois les quelques travaux supplémentaires réalisés, inclus dans le 1,4 milliard d’euros annoncé».

L’élu rappelle que le bassin de La Villette permet déjà de se baigner et qu’un système analogue à ce plan d’eau artificiel sera mis en place pour la Seine sans chlore ou filtrage mais avec des analyses quotidiennes. Il tempère néanmoins en affirmant : «Il ne faut pas se dire que ce sera autorisé pendant les deux mois de l’été, ça reste un milieu naturel».

Un perspective face à laquelle le président d’honneur de France nature environnement Île-de-France Michel Riottot se dit «pessimiste».

Entre le 19 juillet au 9 août, la Seine n’a été baignable qu’à huit reprises et selon l’ARS, qui relève que les données sur la qualité de la Seine, la baignade demeure dépendante des aléas climatiques. Pendant la quinzaine des Jeux, des entraînements et des épreuves avaient ainsi dû êtres décalés, certains athlètes s’étaient par ailleurs plaint d’être tombés malades après leur baignade.

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