Erwan Dridi, le nouvel ailier du CA Brive qui peut amener le danger de partout
Avec un paternel entraîneur de foot, rien ne prédestinait vraiment Erwan Dridi à devenir rugbyman.
« Je suis issu d’une famille de footballeur, jusqu’au moment où mon grand frère a basculé sur le rugby. Je suis allé le voir sur un tournoi. C’était un derby La Valette-La Seyne. C’était chaud, j’ai tout de suite accroché », se souvient le Toulonnais de naissance qui précise « n’avoir aucun lien de parenté avec Mohamed Dridi, l’ancien troisième ligne aile du RCT et du BO. On me pose souvent la question ».
Le RCT, Erwan Dridi l’a rejoint en Crabos, après avoir touché ses premiers ballons à La Valette-du-Var puis à Hyères-Carqueiranne, jusqu’à ses 17 ans. « Après les Crabos, je suis monté en Espoir. Mon premier match en Top 14, c’était lors de la dernière journée de la saison 2018-2019. On se souvient de son premier match en pro, encore plus quand il s’est soldé par une victoire. On était allé gagner à Castres. »
Ami avec Sasha Gué depuis les JO de la jeunesse 2018Toujours Espoir, il refait une apparition en Top 14 la saison suivante, celle stoppée net par le Covid. En 2021-2022, il est titulaire à dix reprises avec le RCT, mais file la saison suivante du côté du RC Vannes, en prêt. « J’ai joué seize matches avec le RCV. J’ai surtout repris du plaisir après n’avoir plus trop joué à Toulon. Et puis Grenoble m’a fait une proposition qui m’a permis de me rapprocher un peu de ma famille. À cette époque, c’était dur d’être loin des miens », confie celui qui a été formé à l’arrière avant de basculer à l’aile quand il est passé chez les pros.
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Son arrivée en Isère est marquée… par une grosse blessure. « Je me suis fait les ligaments croisés durant la pré-saison. J’ai mis huit mois pour revenir. J’ai rejoué cinq matches et je me suis de nouveau blessé, à la cheville, juste avant la phase finale. »
Sa deuxième saison à Grenoble est plus aboutie avec dix-sept feuilles de match, dix titularisations pour trois essais inscrits. Suffisamment pour que Brive s’intéresse à lui.Erwan Dridi aime sortir de sa zone pour venir au soutien du neuf et du dix.
« J’ai eu une visio avec Pierre-Henry Broncan. Son discours m’a tout de suite séduit. Puis, je suis venu visiter les installations. Elles correspondent à ce que j’attendais. Je voulais voir autre chose, un club avec de grosses infrastructures », souffle l’ailier qui a fini d’être convaincu, si besoin en était, de signer à Brive, par un ami déjà dans la place : Sasha Gué. « On est proche depuis qu’on a participé ensemble aux Jeux olympiques de la jeunesse en rugby à 7. C’était en 2018, à Buenos Aires, en Argentine. »
Arrivé en cours de préparation « en raison des quatre semaines de vacances obligatoires », Erwan Dridi apprécie son nouvel environnement. « On rigole bien en dehors du terrain, mais on prend surtout du plaisir à travailler ensemble. » Tout comme il apprécie la philosophie de jeu prônée par David Darricarrère :
« David nous demande d’être libres, de jouer au ressenti, face aux espaces. Il veut vraiment qu’on s’exprime sur le terrain, que ça écarte sur les extérieurs dès que c’est possible ». Jusqu’à son aile, qu’il n’hésite pas à délaisser si besoin. « J’aime bien venir au soutien du neuf et du dix. Je suis sur mon aile quand il le faut, mais je peux me proposer ailleurs. »
Un vrai électron libre, à qui il ne reste plus qu’à apprivoiser le climat corrézien. Le 30 juin, pour le repas des familles, il s’est pointé en doudoune. « Je me suis bien fait charrier. Les autres étaient en short claquettes. Le matin, il pleuvait et moi, à Toulon, je n’ai jamais connu la pluie en été. Alors j’ai jugé préférable de prendre la doudoune », rigole-t-il aujourd’hui.
Pascal Goumy