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Montez avec nous en montgolfière pour survoler les monts du Cantal

Des noces d’or à l’heure dorée. Cinquante années de mariage valent bien ce (très) beau cadeau offert à Monique et Francis par leur fille. Venu du Tarn, le couple s’est levé à l’aube, avant le lever du soleil, pour profiter de la lumière la plus raffinée qu’il soit… et s’élever dans le ballon de Cantal Montgolfière, nouvelle entreprise fondée par le pilote José Plassard – 1.000 heures de vol au compteur.

Rendez-vous devant l’église du Falgoux et direction un pré, vers l’une de la vingtaine de bases d’envol répertoriées. Les départs s’effectuent également du côté de Dienne, Le Claux, Allanche et bientôt Mandailles-Saint-Julien ou Salers. Tout, ou presque, va dépendre du bulletin météo. Édité la veille au soir, il fixe les lignes directrices d’une aventure restant hautement imprévisible.

La légèreté de l'air

« Vous êtes embauchés », lance José Plassard, qui a bien besoin de main-d’œuvre pour déplier l’enveloppe de la montgolfière gonflée, ensuite, avec l’air chaud craché par le brûleur. Un peu d’escalade pour grimper dans la panière… et tout le monde décolle.

Photo William Duran

Cette sensation est unique. La légèreté l’emporte, le silence s’impose. Monique, qui craignait d’avoir le vertige, a des étoiles dans les yeux. Francis, une peur bleue des avions, profite à fond de l’expérience, d’une douceur apaisante.

Les puys Mary et Griou comme phares

Entre deux coups de brûleur, José Plassard se revoit, plus jeune, sur sa planche à voile ou son kitesurf. « J’ai toujours été intéressé par ce qui touche à l’air, retrace-t-il. Un jour, on m’a proposé de faire un baptême en ballon. » C’est le déclic. Là-haut, « la liberté » l’épate. Il s’imagine alors d’en faire « un métier passion » et exauce son rêve en 2008, quand il décroche son brevet de pilote. En 2014, une entreprise auvergnate l’embauche dans le Puy-de-Dôme. Il y survole d’abord le lac Chambon puis la chaîne des Puys, dès 2017. Autant de « journées au bureau » dont il ne se lassera jamais…

Photo William Duran

« Allez, on va prendre de la hauteur. » Pour passer de la vallée du Mars à la vallée de la Jordanne, avec les puys Mary et Griou comme phares, il faut choisir entre monter et descendre, car un ballon ne se dirige pas. Surtout, il convient de connaître tous les secrets des masses d’air et du vent, le véritable maître à bord.

« La montgolfière, c’est comme la vie »

En s’installant à son compte dans les monts cantaliens, José Plassard ne veut pas s’adresser qu’aux touristes : il vise aussi la population locale. Objectif, « avoir un matelas de clients sur toute l’année », qui démarre en juin et termine en octobre, quasiment comme les estives. Une excellente saison atteindrait les 90 vols. « Et notre meilleure publicité, c’est d’être en l’air. »

Photo William Duran

Toastés par les premiers rayons du soleil, les paysages défilent lentement. Immensité des forêts, subtilité des lignes de crêtes, élégance du massif… Notre pilote, lui, file la métaphore. « La montgolfière, c’est comme la vie », introduit-il en choisissant, au tout dernier moment, son pré d’atterrissage. Attention aux lignes à haute ou basse tension. Prenons garde, aussi, à ne pas gâcher le travail des agriculteurs, en veillant à ne pas abîmer une parcelle où pousse « le regain » des foins. Les enfants d’une colonie de vacances nous font de grands signes. « Coucou !! » Ils s’en tordraient presque le cou. Mais le ballon a pris trop de vitesse, on ne pourra pas se poser au milieu d’eux. La terre ferme s’approche. Ce sera dans le champ d’après, derrière ces toits… et cette clôture, frôlée par notre panière, qui s’écrase tendrement dans l’herbe, à Mandailles,  sans même chavirer à l’horizontale. Du grand art. « Dans la vie, on sait d’où l’on part, reprend l’artiste, mais pas jusqu’où l’on va aller. »

Photo William Duran

Un hors-série de La Montagne consacré au Cantal est à découvrir dans les kiosques

Romain Blanc

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