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Pourquoi des fouilles ont-elles lieu dans ce château de Corrèze ?

« Dans le nord-est de la plaine de Brive, à l’entrée des gorges qui conduisent à Sainte-Féréole, se trouve un vieux donjon au trois-quarts démoli, autour duquel gisent, épars et noircis par les siècles, les restes de murailles que la main de l’homme n’a pu détruire et que le temps plus poétique a tapissé de lichen et de lierre. »

C’est ainsi que l’Abbé Célerier, curé de Saint-Xantin de Malemort, décrivait, en 1923, les ruines du château de Montemart, à Malemort (Corrèze). Aujourd’hui, le château, ou ce qu’il en reste, fait l’objet de fouilles archéologiques à l’initiative de Dimitri Paloumbas-Odile, archéologue médiéviste passionné par la région. « On a commencé les fouilles en 2011, rembobine-t-il. Avant cela, le château était à l’abandon. Alors, dès qu’on creuse, on voit directement les différentes strates qui se sont formées au cours du temps. »

Un projet de mise en valeur du patrimoine

Après avoir commencé des démarches de conservation dès 2005, la municipalité de Malemort a souhaité engager un programme de mise en valeur du site. C’est Dimitri Paloumbas-Odile qui est à l’initiative de ces nouvelles fouilles auprès de la mairie de Malemort. Le projet, financé par la Ville et la Direction régionale des affaires culturelles (Drac) doit permettre, dans un premier temps, d’évaluer le potentiel de la zone et pourquoi pas en faire un lieu de visite culturelle.

Donjon du château de Montemart Selon les fouilles et les écrits, le château date du Xe siècle et appartenait à la famille des Malemort. Au XIe siècle, l’édifice se compose d’un petit donjon rectangulaire en granite, renforcé de trois contreforts par face, ainsi que d’un autre bâtiment rectangulaire, encastré dans le roc, et aujourd’hui disparu. L’histoire des divers seigneurs de Malemort apparaît après quelques années de recherches assez difficiles à faire revivre. 

Les bénévoles s’attellent à déterrer des vestiges encore partiellement intacts tandis que d’autres ont disparu à jamais, laissant un champ de ruines contrastant avec son emplacement, au bout d’une allée d’habitations modernes.  « Finalement très peu de Malemortois sont au courant de l’histoire de ce château juste à côté de chez eux », raconte l’archéologue pour qui faire connaître son patrimoine est très important. 

Les fouilles qui ont lieu depuis trois semaines sont des fouilles programmées et non préventives. L’archéologie préventive sauve des vestiges soumis à destruction alors que les sites fouillés en archéologie programmée ne sont pas forcément menacés mais présentent un intérêt scientifique pour le chercheur qui va conduire la fouille.

Des découvertes prometteuses

Sur le champ de fouille, la petite équipe supervisée par Dimitri Paloumbas-Odile est composée de bénévoles et de stagiaire en archéologie pour qui le château de Montemart est leur nouveau terrain de jeu pour l’été. 

Les apprentis archéologues s’emploient à dégager les pierres, à tamiser la terre, espérant trouver des fragments de céramique, des éléments architecturaux, voire des objets de la vie quotidienne qui pourraient témoigner de l’existence des anciens seigneurs de Malemort. 

Chaque découverte est méticuleusement documentée, photographiée, avant d’être envoyée au laboratoire pour une analyse plus approfondie. 

Les résultats des fouilles de cette année sont prometteurs et devraient mener à de nouvelles fouilles une fois celle-ci termineé...

Esther Croze

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