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Voitures électriques chinoises : l’UE veut imposer jusqu’à 36 % de taxes

L’UE envisage d’imposer jusqu’à 36 % de taxes pendant cinq ans sur les importations de voitures électriques chinoises, mais reste ouverte à une solution alternative en provenance de Pékin, a annoncé ce mardi 20 août la Commission européenne. Ces droits de douane, qui s’ajouteront aux taxes de 10 % déjà appliquées aux véhicules fabriqués en Chine, entreront en vigueur d’ici fin octobre, sous réserve de l’aval des 27, à moins qu’un accord alternatif avec Pékin ne soit trouvé d’ici là. Ils remplaceront alors des taxes provisoires décidées début juillet, et fixées à 38 %, a précisé la Commission dans un communiqué.

Cette décision s’appuie sur une enquête lancée en 2023, qui révélait comment ces constructeurs présents en Chine ont pu bénéficier d’un large régime de subvention de la part du gouvernement, une forme de dumping qui, selon Bruxelles, pénalisait les constructeurs domestiques qui ne pouvaient profiter d’un tel coup de pouce. Selon le centre de réflexion américain The Atlantic Council, près de 40 % des exportations de véhicules électriques chinois ont pris la direction de l’Union européenne. Pour prendre la mesure du phénomène, la Commission européenne a donc procédé à l’envoi d’un questionnaire à destination des fabricants concernés. L’objectif étant d’échanger le plus d’informations possibles entre ces constructeurs, la Commission et le gouvernement chinois. En fonction du niveau de coopération et de la transparence desdits constructeurs, Bruxelles a donc appliqué une surtaxe allant de 17 % à 38 %, la sanction la plus faible étant dirigée contre BYD et la plus élevée contre MG, ancien fabricant britannique, passé depuis sous pavillon chinois.

Une taxe sur la marque Tesla

La Commission envisage également d’imposer une taxe de 9 % pendant cinq ans aux importations de véhicules électriques de la marque Tesla fabriqués en Chine, une décision que les 27 doivent encore confirmer d’ici fin octobre. Individuellement, les membres de l’UE n’ont pas tous le même positionnement face au milliardaire Elon Musk, qui fait valoir des intérêts économiques de poids en Europe. En Allemagne, la seule méga-usine d’assemblage de voitures électriques Tesla en UE emploie environ 12 000 personnes près de Berlin. Le milliardaire, soutien public de Donald Trump, envisage d’en ouvrir une seconde, ce qui lui vaut d’être courtisé par les dirigeants du Vieux continent dont la présidente du Conseil italien, Giorgia Meloni et Emmanuel Macron. Le président français l’a reçu quatre fois depuis le printemps 2023 et espère attirer les investissements de l’entreprise capitalisée à 632 milliards de dollars (573 milliards d’euros).

Néanmoins, Tesla a perdu un peu de sa superbe ces deniers mois avec des ventes en recul. L’entreprise a annoncé mi-avril qu’elle allait licencier 14 000 employés dans le monde, soit 10 % de ses effectifs. Le groupe a aussi dû affronter un conflit social : à l’automne 2023, une grève lancée en Suède par de nombreux ouvriers s’était étendue au Danemark, à la Finlande et en Norvège.

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