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Camille Paule, originaire de Creuse, publie son premier recueil de poésies au style brut et accrocheur

« J’ai toujours été lectrice, j’ai toujours beaucoup plus lu qu’écrit. L’écriture est venue très tardivement », confie Camille Paule, 29 ans, dont le premier ouvrage vient de paraître. « Cela fait un an que j’écris, c’est allé très vite. En avril 2023, j’ai participé à un stage de mise en narration de l’image à l’atelier des beaux-arts de Paris. J’ai adoré et j’ai enchaîné avec un stage d’écriture. Ça a été une vraie révélation », poursuit l’autrice qui a également pu bénéficier du mentorat “Devenir poéte.sse” de Rim Battal, figure de la poésie contemporaine, qui l’a accompagnée dans la construction de son manuscrit. 

Coordonnatrice d’une bibliothèque en prison

Trois quarts de peine, le premier ouvrage de Camille Paule, est en effet un recueil de poésie. « La forme poétique m’a été un petit peu imposée par le fait que je fais de la photographie depuis très longtemps, qui est du fragment. Il y a eu un glissement vers l’écriture fragmentaire », explique la jeune poétesse creusoise, qui a grandi à Guéret avant de partir étudier à Toulouse, Poitiers, Sao Paulo, Nanterre, avec deux masters à la clé, l’un en littérature et photographie, l’autre en médiation culturelle. Après avoir été coordonnatrice d’une bibliothèque en milieu carcéral, à la maison d’arrêt de Nanterre, Camille Paule est aujourd’hui professeur documentaliste en lycée à Saint-Denis (93). 

C’est parce que j’ai pratiqué la photographie que j’ai commencé à écrire des formes très courtes, où le visuel est très important. Comme des images photographiques, mais textuelles. Mais, plus qu’un recueil de poésies, c’est un récit poétique, avec une trame narrative.

Trois quarts de peine « est un texte autobiographique. Il parle essentiellement de moi et d’un deuil que j’ai eu à faire pendant que j’étais en poste à la maison d’arrêt de Nanterre. À travers la question du deuil, il y a celle des images que l’on garde des personnes, des lieux, ça questionne vraiment le souvenir. Le texte est conçu comme une dialectique entre les souvenirs de mon enfance, marquée par la personne que j’ai perdue puisque c’était ma nourrice, et des images présentes puisque ce deuil a été très difficile pour moi. Je suis tombée en dépression avec une succession de lieux d’enfermement puisque j’ai été internée en hôpital psychiatrique, à Sainte-Anne, où les codes sont assez proches de ceux de la prison. » 

Accepté en 48 heures par sa maison d’édition

Pas d’alexandrin ou de rimes riches dans les poésies de Camille Paule, mais une écriture brute, en vers libres, qui accroche le lecteur sans détour et donne au texte toute sa force évocatrice. Un texte que les Éditions Maintien de la Reine, « dédiées à la publication de voix littéraires singulières et contemporaines » ont accepté en 48 h. 

Trois événements sont prévus pour le lancement de l’ouvrage : le premier d’entre eux se tiendra à Guéret samedi 24 août à 11 h 30 à la librairie Vie minuscules, possiblement en extérieur si le temps le permet. Camille Paule y lira des extraits de son texte et échangera avec le public sur son premier ouvrage. « C’était aussi hyper important pour moi de revenir, de partager cela avec ma famille et mes amis qui vivent à Guéret. Une partie des textes se passe en Creuse et s’inspire de mon enfance ici. » Les deux autres lancements auront lieu à Paris, le 14 septembre à la librairie Majo, puis à Nanterre, dans une librairie avec le souhait d’y associer le centre de détention où la poétesse a travaillé.

Nicolas Barraud

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