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Bernard Cazeneuve, le candidat socialiste de compromis qui agace les Insoumis… et les Écologistes

Alors que le nom de Lucie Castets est sur toutes les lèvres à gauche et que celle-ci a été conviée à l’occasion de la rencontre du président Macron avec les chefs de parti et les présidents de groupe à l’Assemblée, le nom de l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve continue de revenir sur le devant de la scène.

La presse française s'est fait l'écho de cette candidature, évoquée au cours d’une réunion de groupe du PS le 16 août, les députés socialistes ne s’opposant pas à une telle nomination.

L’information a provoqué la colère des Insoumis alors que les Écologistes rejettent le retour aux affaires de l'ancien chef de gouvernement.

Les députés insoumis montent au créneau

«J’espère que les informations sont fausses», s’est agacé le député Antoine Léaument le 19 août sur X (ex-Twitter) à la lecture de la coupure de presse. «Si le PS ne s’oppose pas à Cazeneuve comme Premier ministre, à quoi bon avoir proposé le nom de Lucie Castets comme Première ministre ? Le NFP n’est pas là pour accompagner Macron mais pour en finir avec sa politique !», a-t-il menacé.

«J’appartiens à la génération qui a été réprimée par Bernard Cazeneuve pendant la loi Travail. C’est cette même génération qui s’est rassemblée pour convoquer le NFP. Il leur appartient», a de son côté affirmé son collègue député Louis Boyard. Avant d'ajouter : «Si le PS soutient la nomination de Cazeneuve, notre génération NFP ne leur pardonnera jamais.»

L’ancienne insoumise Clémentine Autain s’est également montrée critique, dénonçant «la volonté de couper en tranches le NFP. Et une obsession : continuer comme avant». Et de conclure : «Appelons massivement Emmanuel Macron à nommer Lucie Castets.»

Les Écologistes lui reprochent le décès de Rémi Fraisse

Si le nom de Bernard Cazeneuve ne convient pas aux Insoumis, il n’est pas non plus du goût des Écologistes. Le 15 août, avant même les révélations de la presse, Sandrine Rousseau citait déjà le nom de l’ancien chef de gouvernement en évoquant la mort d’un militant écologiste : «Rémi Fraisse était un militant écologiste, pacifiste, il a été tué par des gendarmes sur la lutte contre le barrage de Sivens alors que Bernard Cazeneuve était ministre de l’Intérieur.» L’élue fait ici référence à un jeune militant écologiste mort en 2014 à l’âge de 21 ans à Lisle-sur-Tarn, en Occitanie.

La secrétaire nationale des Écologistes Marine Tondelier s’est également opposée à l’hypothèse Cazeneuve en déclarant à la radio publique : «Ce n’est pas une solution qui est possible pour les écologistes.» Et de fustiger «la gestion catastrophique du dossier de Sivens» et «la mort de Rémi Fraisse».

L’hypothèse de la nomination de Bernard Cazeneuve pourrait être un compromis satisfaisant pour Emmanuel Macron. Ancien Premier ministre sous François Hollande, il est souvent perçu comme une figure modérée et expérimentée, capable de rassembler des voix à travers l'échiquier politique. Le veto des Insoumis et des Écologistes semblent cependant compliquer une telle hypothèse, sauf à envisager une coalition allant du Parti socialiste aux Républicains en passant par le centre.

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