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Une souscription lancée par la fondation du patrimoine pour la rénovation de quatre burons cantaliens

C’est un des projets phare de Hautes Terres communauté. Un peu comme les burons sont les équivalents des phares, dans le paysage de l’intercommunalité. « Vu de Massiac, ce n’est pas forcément évident, mais les burons font partie de l’identité du territoire de Hautes Terres, avance son président, Didier Achalme. C’est notre histoire, c’est notre mémoire, et ces bâtiments façonnent notre paysage. Or avec l’âge, le climat, l’altitude, même s’ils étaient faits pour durer, ils ont souffert. C’est pourquoi nous avons eu l’idée d’en rénover certains. On ne pouvait évidemment pas s’occuper de tous… nous avons donc engagé des discussions avec des communes, car travailler de concert était essentiel, et nous en avons sélectionné quatre. D’altitude, de construction différente, situées dans plusieurs secteurs du territoire, mais tous situés sur des terrains communaux pour plus de souplesse. »

Rapide

« Les discussions ont débuté en 2022, et un an après, on est passé d’une simple idée aux premiers coups de truelle », complète le vice président en charge de la politique de massif, Daniel Meissonnier. En tout cas pour ceux situés à Vèze, Albepierre et Ségur-les-Villas. « Pour celui de Peyre Arse, à Lavigerie, cela a été plus compliqué, reprend ce dernier. Parce qu’il est dans le Grand site de France, sur une zone Natura 2000, sur un site classé. Mais nos équipes et les services de l’État ont su discuter, travailler ensemble, pour trouver une solution. » Car, résume Didier Achalme, « l’idée ce n’était pas de ne rien faire, mais de faire comme il faut, en respectant l’environnement du buron. »

Ouverts et accessibles

Ainsi, les premiers matériaux ont été acheminés par hélicoptère le 19 juillet. Dans la foulée, le chantier était lancé. Et quelques jours plus tard, l’intercommunalité recevait un nouveau soutien pour le projet. En l’occurrence, celui de la Fondation du patrimoine. Un classique sur la commune de Lavigerie, qui a « déjà pu financer à hauteur de 10 % le projet de rénovation de l’église, détaillait son maire, Denis Delpirou. Une aide essentielle, pour un projet qui l’est tout autant. Car ici, la population est attachée à son patrimoine, et la rénovation du buron de Peyre Arse fait d’ailleurs l’unanimité. »

Pour les trois burons dont les travaux ont commencé plus tôt, à Albepierre-Bredons, Ségur-les-Villas et Vèze, la fin du chantier est espérée pour début septembre. Si celui de Peyre Arse a connu quelques retards à l’allumage, il pourrait aussi être prêt avant le début de l’automne, selon la météo.Le buron d'Albepierre

Il a donc aussi séduit la fondation du patrimoine. Car, comme l’expliquait Marc Ganuchaud, délégué départemental :

 dans des commissions, j’ai vu passer énormément de dossiers sur des burons, mais pour en faire des maisons secondaires plus ou moins caricaturales. Alors je levais la main pour m’y opposer. Car rénover un buron, cela ne doit pas un projet égoïste. Là, pour la première fois, il y a une idée cohérente. 

Car, détaille Didier Achalme « l’idée, c’est de les rendre accessibles, et ouverts à tous. Ce ne seront pas des gîtes. Mais des bâtiments qui transmettront nos méthodes d’antan. Autour, il y aura des boucles de randonnées, et des trajets les reliant les uns aux autres, même si cela sera réservé aux marcheurs chevronnés, vu comme ils sont éloignés. »Grâce à ce « partenariat public privé qui est souvent essentiel et déterminant » selon les mots du sénateur Stéphane Sautarel, la part d’argent mis par les collectivités dans ce projet à 1,421 million d’euros pourrait ainsi sensiblement baisser. « Et les gens, et pas seulement ceux du territoire, pourront se l’approprier » estime Didier Achalme. 

La souscription est lancée sur le site de la fondation du patrimoine.

Yann Bayssat

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