World News in French

Les petites histoires de la grande Histoire des châteaux du Puy-de-Dôme

Suivez-nous dans notre périple, sur les traces des châteaux du département et découvrez des anecdotes surprenantes sur la vie de nos châteaux puydômois.

Les inspirations de Maupassant

Le château de Murol, l’un des châteaux forts les plus populaires du Puy-de-Dôme, abrite un secret bien caché. Guy de Maupassant, écrivain et journaliste français, s’est servi de celui-ci pour écrire sa nouvelle. "Dans Humble drame, paru en 1883, il s’inspire de la demeure et livre une grande description qualifiant le château de vieille forteresse en ruine", explique l’un des guides du château.

"Le lendemain, à la nuit tombante, j’arrivai au château de Murol. Elle surprend plus qu’aucune autre ruine par son énormité simple, sa majesté, son air antique puissant et grave."

Le château de Tournoël possède une histoire similaire puisque Maupassant s’en inspire dans Mont-Oriol, publié en 1887. Durant un séjour dans la cité thermale de Châtel-Guyon, il en profite pour visiter les alentours et tombe par hasard sur le château de Tournoël. Finalement, il s’en inspirera comme décor pour son roman.

Médicis

À la mort de ses parents puis de sa tante, Anne d’Auvergne, en 1524, Catherine de Médicis, la célèbre reine de France devient comtesse d’Auvergne. En 1519, le château de Saint-Saturnin entre dans l’histoire lorsqu’elle en devient propriétaire. Elle obtient ce bien grâce à l’héritage de sa mère Madeleine de La Tour d’Auvergne. Sa fille, Marguerite de Valois, dite la Reine Margot, ne possédant pas d’héritier, le léguera au futur roi Louis XIII. De son côté, le château de Busséol fut la possession de nombreux personnages historiques durant les siècles. C’est le cas de Catherine de Médicis qui séjourna au château en 1566, avec son fils Charles IX, futur roi de France, lors d’un voyage en Auvergne.

Un « été à Saint-Saturnin » anime le village

La célèbre anecdote sur François 1er

Le 16 juillet 1533, François 1er, roi emblématique de la Renaissance française, s’est rendu au château de Villeneuve-Lembron. Il arrivait d’Issoire et se rendait à Marseille pour marier Catherine de Médicis au futur Henri II. Il décida ainsi de faire une halte dans ce château car Rigaud d’Aureille, qui l'a édifié, était son maître d’hôtel, une sorte de Premier ministre de l’époque. Vous pouvez retrouver une pièce emblématique au nom du roi, qui est la chambre où il a dormi, la nuit du 16 juillet. Tous les 15 et 16 juillet, Villeneuve-Lembron replonge dans la Renaissance pour célébrer le passage du monarque.

Le lit de François 1er au Château de Villeneuve-Lembron. Photo Hervé Chellé.

Ces châteaux devenus des prisons

Les châteaux de Chazeron et Bourassol possèdent une histoire commune en lien avec le procès de Riom. Ce procès est un événement juridique majeur qui s’est déroulé dans la ville de Riom en 1942 ayant pour objectif de démontrer la responsabilité des dirigeants de la IIIe République comme Léon Blum (figure du socialisme et du Front populaire), Édouard Daladier (figure du socialisme et de la IIIe République durant l’entre-deux-guerres) ou encore le général Gamelin (général commandant l’armée française au début de la Seconde Guerre mondiale) dans la défaite française de 1940. Les accusés étaient alors enfermés de septembre à novembre 1940 à Chazeron qui s’est transformé en prison politique. Les prévenus ont ensuite été transférés à Bourassol, un château plus proche de Riom. Léon Blum y restera jusqu’en mars 1943. Cependant, le procès fut un échec car les témoignages et le talent d'orateur de Blum et Daladier ont révélé les défaillances de l’armée française et les erreurs stratégiques.

Lafayette à Châteaugay

La superbe bâtisse dressée au-dessus du village du même nom a accueilli l’un des personnages les plus célèbres d’une époque charnière pour notre pays. En effet, Gilbert de Motier, plus connu sous le nom du marquis de Lafayette (figure importante des révolutions américaines et françaises avec notamment une contribution à la rédaction de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen), a siégé dans le château en 1789 accompagné du propriétaire des lieux, le marquis de la Queuille. L’objectif : "Préparer la réforme des états généraux et l’abolition des privilèges par les délégués des trois ordres réunis alors à Riom", souligne Raymond Lambert, conseiller municipal à Châteaugay. Suite à la Révolution, certains ont souhaité supprimer le château car il est le symbole de la tyrannie et de l’exploitation des plus pauvres par les plus riches. En 1828, un projet portait la volonté de détruire la forteresse pour récupérer les pierres mais cette idée n’a jamais vu le jour.

Domaine royal de Randan

C’est en 1821, après avoir hérité d’une partie de la fortune de la mère d’Adélaïde d’Orléans, que cette dernière et le futur roi de France Louis-Philippe 1er ont acheté le domaine de Randan ainsi que sa forêt pour en faire un lieu de villégiature en Auvergne.

"Randan est un séjour de paix et de tranquillité."

En 1830, Louis-Philippe devient roi suite aux journées des Trois Glorieuses. Randan devient alors un lieu de repli en cas de troubles politiques et symbolise la volonté de la royauté de reprendre racine sur la terre de ses ancêtres les Bourbons. Le château devient alors un lieu emblématique des innovations du XIXe siècle et des goûts modernes et chics de la famille d’Orléans. Il est possible actuellement de se plonger dans la royauté orléaniste du XIXe siècle en visitant le château qui promet un voyage dans le temps.

Le passage de Richelieu

Le château de Denone à Effiat fut acheté par le maréchal d’Effiat, qui y reçut Richelieu du 4 au 8 septembre 1629. Selon sa propriétaire actuelle, Marie-Christine Kessler, Richelieu aurait fait le choix de Denone pour éviter l’agitation du château d’Effiat qui lui était nuisible. Il est difficile d’obtenir plus d’informations car la période de vie du cardinal (1585-1642) est une époque très troublée où peu d’archives ont pu être retrouvées. La chambre dans laquelle le cardinal a séjourné est toujours accessible à la visite.

Château de FrankensteinChâteau de Cordès. Photo Renaud Baldassin.

Le château de Cordès est le château le plus rock du département ! Situé dans la commune de Orcival, il a eu en effet le privilège d’accueillir, à l’été 1984, Sting, le chanteur du groupe Police et sa co-star Jennifer Beals, connue pour son rôle dans Flashdance. En effet, le château a été retenu après un repérage dans toute l’Europe de l’équipe de tournage. Les deux célébrités sont venues pour le tournage du film La Promise, réalisé par Franc Roddam, qui se voulait un remake du roman de Mary Shelley. Le château de Cordès se transforme alors en celui de Frankenstein. À défaut d’avoir trouvé un public dans les salles, le tournage a créé un véritable évènement dans la région avec de multiples artisans qui ont été sollicités pour les décors. Aujourd’hui, le château reste un des mieux conservés du département et vaut le détour que vous soyez curieux d’histoire, de cinéma ou de culture ! 

Amélie Paupert et Raphaël Degironde

Читайте на 123ru.net