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"Bienvenue chez toi !" : Jonathan Iglesias, ancien capitaine du CF63, actuellement sans club, a pu se préparer à Clermont

« Parfois, les choses ne se présentent pas comme je voudrais. Mais je les efface vite de ma tête et je continue. J’avance. Je me dis qu’il faut que je continue à m’entraîner, me préparer pour être prêt quand un club va m’appeler. Je me dis juste “travail” et “patience”. La patience, ça, c’est dur, mais tu l’apprends avec le temps. » Jonathan Iglesias, milieu de terrain de 35 ans, a le propos qui colle à son expérience. 

Lui qui a évolué 5 ans au CF63 entre 2017 et 2022 (*), malgré quelques contacts de Ligue 2 et National et, potentiellement, une proposition de l’étranger, est aujourd’hui sans club, au sortir d’un an plus que frustrant à Guingamp. Sans club comme en 2017, après son passage à Nancy, son premier club en France. Situation à laquelle avait mis fin... le Clermont Foot en venant le chercher. Pour cinq années pleines et riches de bonheur pour les deux parties, l’accession en Ligue 1 en prime.

Pas de nouveau contrat avec Clermont

« Aide-toi, le ciel t’aidera », paraît-il, selon la fable de La Fontaine, « Le chartier embourbé ». Alors, en cet été 2024, afin que sa carrière ne s’embourbe pas plus loin qu’un 30 août, fin de mercato, le natif de Montevideo s’est d’abord aidé « lui-même », s’entretenant physiquement pendant ses vacances en famille, en Uruguay puis en Argentine.

Mais “Bocha” (la boule), son surnom depuis tout gamin, a aussi pris son téléphone. Le « ciel » ? Pas besoin de viser si haut. « J’ai appelé Yannick Flavien (conseiller du président du CF63, Ahmet Schaefer) pour lui demander s’il existait une possibilité que je vienne sur Clermont. » La réponse du CF63 est venue, directement, du nouveau coach, Sébastien Bichard : positive. En intégrant le groupe de joueurs appartenant toujours au CF63 mais qui, en ce milieu d’été, ne sont pas de son projet 2024-2025.

Dès le 3 juillet, “Bocha” a donc retrouvé les pelouses du Montpied : « L’accueil a été vraiment chaleureux. Le coach m’a dit “Bienvenu chez toi” à mon arrivée, les salariés étaient contents de me revoir, moi aussi, bien sûr. Ça m’a fait chaud au cœur. » Et côté « travail » ? « À part Ouparine Djoco et Flo Ogier, il y avait pas mal de joueurs que je ne connaissais pas du tout. Mais avec qui j’ai eu un bon feeling dès le premier jour. Franchement, avec le “loft”, on a bien travaillé, avec de belles séances de terrain et du travail physique aussi. Je suis très reconnaissant à tout le monde. C’était important pour moi, c’était ce que je recherchais. »

Pas plus... ? « Non. Ça a été très clair, dès le départ avec le coach, mais de toute façon, même pour moi, là, l’idée de départ n’était pas de revenir ici pour jouer avec Clermont... Et je n’ai pas mal pris qu’au final, on ne me propose pas quand même quelque chose. Bien au contraire ! »

Désormais à Barcelone

On aura compris. “Bocha” a conservé ce caractère exemplaire dans les relations comme dans le travail, qui avait durablement marqué Clermont. Comme Clermont, et pas seulement le club, la ville, la région, l’auront marqué, il l’a dit et redit. Clermont où il a acquis la nationalité française, à l’été 2021. Un Clermont qu’en quête de temps de jeu, il quitta à la trêve hivernale de 2021-2022, alors que le club évoluait en Ligue 1 pour la première fois. « Le coach Pascal Gastien, m’avait dit, Yohann Magnin revenant de blessure, que ça allait être compliqué pour moi. Or forcément, quand on est compétiteur, on veut jouer... »

Ce sera... en Ligue 2, mais au Paris FC, alors 4e, qui lui proposait une année et demie de contrat et pour jouer ce qui aurait pu être sa 3e montée en Ligue 1 : « À l’époque, j’ai pensé que c’était le bon choix. Et j’ai vraiment passé 18 bons mois. »

Et Clermont, aujourd’hui ?

« J’ai toujours pensé à Clermont... Tu sais, quand tu n’as que des bons souvenirs, tu es un peu nostalgique. »

Là, le joueur le reconnaît : « Alors, tu te dis : “Peut-être que j’aurais dû me battre pour gagner ma place malgré ce que m’avait dit le coach. Je me serais peut-être imposé ?” On ne peut pas savoir... Mais ce sont des choses qui sont passées dans ma tête, oui, forcément. » 

Au bout de cinq semaines, Ligue 1 et Ligue 2 reprenant, “Bocha” est reparti. Depuis vendredi, il est hébergé « chez un ami, à Barcelone, jusqu’à la fin du mercato si besoin. J’ai un préparateur physique, il y a une salle de sports en bas de l’immeuble pour la muscu, c’est parfait. On va aussi à la plage avec mon ami, ça fait du bien à la tête aussi. Même si, comme physiquement, ça va, elle. »

Sans surprise, il se prépare en attendant une proposition  : « Pour ça, la priorité, c’est rester en Europe, mais je ne ferme à un retour en Uruguay, même si ce serait vraiment la dernière option. Mais oui, j’ai déjà réfléchi à ça, forcément. Mais bon, entre ce qu’on souhaite et ce qu’on peut avoir dans la vie, parfois, ce n’est pas tout à fait la même chose... »

En homme réfléchi et... expérimenté, Jonathan Iglesias ajoute : « Quand tu as vécu certaines choses dans ta carrière, dans ta vie, même, après tu es plus mature et tu essayes de vivre la situation plus tranquillement. C’est le cas aujourd’hui. »

Mais nul doute que, comme lui continue de regarder tous les matchs du CF63, nombre de ses ex-coéquipiers avec lesquels il a gardé le contact, aspirent à revoir « Bocha » avec un maillot sur le dos. Travail et patience.

 

(*) 173 matchs, 12 buts, 6 passes ; 122 titularisations et 25 entrées en jeu en 152 matchs de Ligue 2, 5 titularisations et 10 entrées en jeu, en 18 matchs de Ligue 1. 

Jean-Philippe Béal

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