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Hervé Brusini, président du Prix Albert-Londres : "Le journalisme, c'est l'antidote à l'incertitude"

Et le journaliste, figure de France Télévisions, se réjouit plus que jamais de constater la solidité des liens (re) noués entre Albert-Londres et sa ville, avec pour point d’orgue la remise du Prix 2023 ici, à Vichy. Une cité où le mot journalisme a une résonance particulière, donc, et où ces Rencontres 2024 (dédiées à Christophe Deloire, ancien journaliste et directeur de Reporters sans frontières subitement décédé en juin dernier) permettront de voyager à travers le monde entier.

« Il va être question d’Afrique, d’Asie, du Proche-Orient, contextualise Hervé Brusini. Nous sommes face à un monde qui se fracture, avec des incertitudes, de la violence. C’est pourquoi il est d’autant plus salutaire de pouvoir échanger avec des journalistes qui sont allés sur ces terrains, des terrains de haute tension, bien souvent ».  

Échanger, et relater, donc. Pour que le monde ne se fracture pas en silence, à l’heure des chaînes d’information en continu et des réseaux sociaux où trop d’information tue l’information. « Or je ne pense pas qu’il soit difficile d’intéresser les gens, veut croire le co-créateur de l’émission Pièces à Convictions. Les gens ont tous des problèmes, des soucis du quotidien. Et c’est vrai que l’actualité peut parfois être anxiogène. Mais les gens sont soucieux du monde, et ils ont besoin de s’informer ».

« Enseigner le réel »

Alors, aujourd’hui plus qu’hier, le reporter doit savoir « donner du sens, aller voir et comprendre ce que les gens vivent, y compris chez ses propres voisins, le tout sans arrogance, comme le faisait Albert Londres ». Ainsi, la fracturation du monde pourrait ne pas être inéluctable ou définitive. « En tout cas, on ne peut pas rester indéfiniment dans l’incertitude, parce que l’incertitude, c’est la peur. Et le journalisme, c’est l’antidote à l‘incertitude ».

"L’une des horreurs du monde moderne, c’est l’ignorance. Le journalisme, lui, doit enseigner le réel"

Et la liberté de la presse, pourrait-elle être menacée, dans ce monde troublé qui voit les extrêmes monter un peu partout ? « Rien que de se poser la question, c’est y répondre, note Hervé Brusini. C’est pourquoi il est existentiel de défendre cette liberté. L’une des horreurs du monde moderne, c’est l’ignorance. Le journalisme, lui, doit enseigner le réel ».

Pierre Geraudie

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