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La Chaise-Dieu : la mélodie du ruissellement économique

De prime abord, procéder à l’évaluation des retombées économiques induites par le festival de musique classique est bien compliqué.André Brivadis, le maire de la commune, confesse avoir des difficultés pour chiffrer l’impact de la manifestation sur les commerces et établissements d’accueil. « On n’a jamais fait d’étude précise mais le festival permet clairement de faire connaître La Chaise-Dieu et d’attirer des touristes ».« Bien sûr que l’on profite du festival, indique sans détour Pascale Sciortino, gérante de l’hôtel-restaurant Terminus et Monastère. L’hôtel est complet pour la période. Au niveau des repas, on travaille aussi toujours très bien, le midi et le soir. On peut dire que ça nous aide à bien terminer la saison, surtout cette année où le mois de juillet a été très difficile pour tout le monde ».Le Terminus et Monastère accueille beaucoup d’habitués qui reviennent d’année en année. Ils arrivent d’un peu partout en France et de Suisse pour un séjour, en grande majorité, de 5 à 6 nuitées et parfois plus. « Il y a une cliente que je suis allée chercher le 21 août au car d’Arlanc et qui repartira le 1er septembre ».Et Pascale Sciortino d’affirmer : « si le festival n’existait pas, il n’y aurait pas autant de commerçants que cela ».

"Le festival de La Chaise-Dieu, c'est être à l’écoute du monde et le mettre en musique"

Au P’tit Bougnat, une épicerie place de La Fontaine, on est là encore plutôt satisfait de la manifestation. « Si on prend l’an dernier, le festival avait amené énormément de monde ; c’était un plus pour nous. Si l’événement se déroule comme en 2023 ce sera intéressant pour nous. Mais encore faut-il qu’il fasse beau. C’est très important, car s’il fait mauvais, les gens ne flânent pas entre deux concerts et donc, ne consomment pas. En tout cas, on peut dire que le festival prolonge la saison ».Parmi les produits phares demandés par la clientèle, le commerçant indique que de nombreux habitués viennent « faire le plein de lentilles » et privilégient « les produits régionaux ».À l’Élevage du Serpent d’or, un magasin de producteurs situé rue Saint-Martin, on travaille quasiment de la même manière, que ce soit au mois de juillet ou au mois d’août. Mais ce qui change durant le festival, c’est la clientèle : « En juillet, ce sont plutôt des familles en vacances, qui viennent acheter des produits. Pendant le festival, ce sont plus des personnes qui achètent des choses à ramener, comme des confitures ou des conserves ».

Environ 23.000 entrées

Parallèlement à ces retombées directes, il existe ce que l’on appelle les retombées indirectes liées à l’événement, favorables au rayonnement touristique du village et de ses environs. Pendant 15 jours ou un mois selon les années, le festival se paie des affiches géantes dans une dizaine de stations de métro parisiennes. En outre, de nombreuses conférences de presse sont organisées : « La dernière que nous avons faite a été organisée au Sénat, avec une vingtaine de journalistes de la presse nationale. On a eu des articles dans Le Figaro, La Croix et la presse spécialisée », détaille le président du festival, Gérard Roche.Autre élément en faveur des retombées à venir, les relations privilégiées nouées avec France Musique (radio publique nationale du groupe Radio France). Une création est ainsi programmée à La Chaise Dieu, avec le patronage de France Musique, sans oublier deux disques (l’intégrale de Beethoven) qui seront enregistrés avec un orchestre dans la cité casadéenne et porteront le label de France Musique.

« Tout cela est difficilement quantifiable, mais ce que j’ai ressenti pendant les six années que j’ai passées à Paris au Sénat, c’est que la Haute-Loire était connue pour trois principales raisons : le festival de La Chaise-Dieu, le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle et Le Chambon-sur-Lignon reconnue commune Juste parmi les nations », abonde l’ancien président du Conseil départemental.Les collectivités locales et régionales participent, presque toutes de manière constante, à son soutien financier. « Je crois que c’est un bon calcul, car si les collectivités devaient payer un cabinet de promotion pour faire ce que nous faisons, ça coûterait bien plus cher ». 

Cédric Dedieu

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