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Macron: consultations à l'Elysée, urgence pour Matignon

La haute-fonctionnaire de 37 ans, inconnue avant sa désignation surprise par la coalition de gauche le 23 juillet, sera entourée par les chefs des partis et des groupes parlementaires insoumis, socialistes, écologistes et communistes vendredi à 10H30 à l’Élysée, où la discussion avec Emmanuel Macron s'annonce serrée.

"On ne va pas là-bas pour négocier avec lui. On va lui dire qu'il n'y a pas d'alternative à la nomination de Lucie Castets", a déclaré jeudi le coordonnateur de La France insoumise, Manuel Bompard.

Toujours hors de question pour Emmanuel Macron, pour qui "personne n'a gagné" le 7 juillet, le NFP, bien qu'arrivé en tête en nombre de sièges, n'ayant "pas de majorité, quelle qu'elle soit".

M. Macron a d'abord invoqué une "trêve politique" pendant les Jeux olympiques et renvoyé la nomination du Premier ministre à l'issue de discussions entre les partis et les groupes parlementaires, chargés de trouver la "majorité la plus large et la plus stable".

"Le président est du côté des Français, garant des institutions et surtout de l'expression de leur vote", qui a créé une "Assemblée sans majorité", a expliqué jeudi l’Élysée.
Matignon après consultation
Avec ces entretiens au Palais -- la gauche, le camp présidentiel, la droite, les centristes de Liot et les radicaux de gauche sont reçus vendredi, le RN et Éric Ciotti lundi --, le président poursuit cette stratégie. Qui doit déboucher sur la nomination d'un Premier ministre, a confirmé jeudi l'Élysée, sans donner de calendrier.

Pour écarter le NFP, le camp présidentiel s'emploie depuis le scrutin à rechercher les voies d'une entente avec la droite. Une stratégie qui lui a permis de conserver la présidence de l'Assemblée pour Yaël Braun-Pivet, au moyen d'un accord avec les LR de Laurent Wauquiez.

Pour gouverner, les macronistes souhaitent à présent prolonger cette entente avec la droite, à laquelle ils veulent arrimer une partie du centre-gauche. Circulent notamment pour Matignon les noms des LR Xavier Bertrand et Michel Barnier, au centre-droit de Jean-Louis Borloo, au centre-gauche de Bernard Cazeneuve.

Une partie de la droite y est également favorable. Mais si LR a donné des signes d'ouverture en présentant un pacte législatif aux convergences évidentes avec le "pacte d'action" de Gabriel Attal, ses dirigeants ont exclu toute coalition.

Dans cette Assemblée inédite en Ve République où chaque bloc se situe loin de la majorité absolue, le camp présidentiel, la droite mais aussi l'extrême droite ont un point commun: un gouvernement de gauche avec des ministres insoumis constituerait un casus belli.
"Censure immédiate"
"C'est s'exposer à une censure immédiate. (...) Ils savent qu'ils ne tiennent pas plus de 24 heures en ayant des membres de LFI en leur sein", a averti jeudi la ministre macroniste Aurore Bergé.

Avec ce casse-tête né de la dissolution annoncée le soir des européennes, Emmanuel Macron n'a toujours pas nommé de successeur à Gabriel Attal.

Qualifié jusque dans son camp de "procrastinateur", avec de précédents remaniements à rallonge, le président bat les records de la Ve République avec ce gouvernement démissionnaire de 37 jours. Un "déni démocratique" pour la gauche (Yannick Jadot, EELV), qui agace également dans le camp du président.

"Je souhaite que nous sortions rapidement de cette situation qui n'est pas agréable, qui n'est pas facile notamment pour ceux qui servent l'État. Je pense aux préfets, à toutes les autorités déconcentrées de l'État. Ce n'est pas agréable également pour les ministres démissionnaires et le Premier d'entre eux, parce qu'ils sont un peu bridés dans leurs responsabilités. Et je pense que ce n'est pas agréable tout simplement pour les Françaises et les Français, donc j'en appelle le plus rapidement possible à la nomination d'un gouvernement", a exhorté jeudi le président du groupe Horizons Laurent Marcangeli, proche d'Edouard Philippe.

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