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Un mois après l'orage, ces commerçants de Thiers sortent la tête de l'eau

Au numéro 9, le rideau est levé. Les baies vitrées sont grandes ouvertes et sur le trottoir les clients se sont remis à discuter. Depuis lundi, le bar-tabac a rouvert ses portes et chacun retrouve ses marques dans une ambiance encore plus chaleureuse que d’habitude. "On avait hâte. Pour nous qui habitons aux Cizolles, ça a toujours été le lieu de réunion ici", sourit un habitué.

Des dégâts encore visibles

Le commerce a été le premier à relancer son activité depuis le violent orage qui s’est abattu sur Thiers dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 juillet. Pendant plusieurs heures, des trombes d’eau sont tombées, provoquant la sortie du Breuil, un petit ruisseau proche du quartier du Moutier. Les dégâts ont été localisés sur la rue de Clermont et ses commerces. "Nos frigos ont été endommagés, beaucoup de stocks jetés à la poubelle. On a dû faire appel à un électricien à cause de coupures à répétition. C’était sportif ces dernières semaines", confie la gérante du bar-tabac Nicole Martroux, qui n’est pas encore sortie d’affaire.

Si d’apparence l’établissement semble propre, les intempéries ont laissé des traces. "On doit encore repeindre des murs pour effacer les marques de boue, mais ça attendra les vacances. On avait hâte de rouvrir, et ça fait du bien au moral de retrouver nos clients." À quelques mètres de là, au Pressing du Navire, Éliane Ochtony a, elle aussi, passé le plus dur, mais la commerçante, qui a dû faire appel à une entreprise de nettoyage, n’est pas encore prête à ouvrir. "J’ai perdu mes machines et ma table à repasser. La climatisation est morte, le téléphone et le TPE aussi. Et j’en ai pour 4.700 euros pour refaire les murs et la peinture. Je suis obligée d’attendre le retour de l’assurance", détaille-t-elle.

Des pertes matérielles et économiques 

Dans l’idéal, Éliane Ochtony aimerait accueillir ses clients dès le 9 septembre. "L’été est une grosse période pour nous. Les gens emmènent leurs couettes, leurs manteaux d’hiver…"

"Ces trois semaines sans travailler représentent déjà une grande perte."

Éliane Ochtony a fait appel à une entreprise de nettoyage pour venir à bout des tâches de boue. Pendant ce temps, la gérante ne s’est pas arrêtée. Tous les matins, elle nettoie et aère un maximum le local, et l’après-midi, elle rentre chez elle, pour tenter de venir à bout des taches tenaces sur les affaires qu’on lui avait confiées. "Tout ça en courant derrière l’expert pour être remboursée des frais. C’est usant, on est tous très fatigués", confie-t-elle.

Ajouté à cela le mécontentement des clients, pas toujours compréhensifs. Si la commerçante fait son maximum, certaines pièces sont irrécupérables. "Ils seront remboursés, mais pas toujours au prix d’achat d’après l’assurance. Malheureusement, je ne peux rien y faire…"

Pour d'autres, la réouverture est loin

Au numéro 5 de la rue de Clermont, le local est vide et une affichette indique la fermeture temporaire. Dans l’institut L'île de beauté, des souffleurs continuent de chasser l’humidité alors que pour l’esthéticienne, Marie Volat, le dénouement est encore loin. "Il va falloir couper des morceaux de placo, refaire les peintures, les tapisseries, racheter des meubles… J’espère pouvoir ouvrir à Noël", rapporte-t-elle.La couturière Myriam Exbrayat a rouvert sa boutique mercredi. La couturière Myriam Exbrayat, elle, n’aura pas eu besoin d’attendre la fin d’année. O’Petit Atelier est le deuxième commerce de la rue à avoir rouvert ses portes hier, après une grande cession de nettoyage. Même la robe de mariée, retrouvée pleine de boue au lendemain de l’orage, a été nettoyée, retouchée et sa propriétaire a pu la porter pour sa cérémonie. Une belle histoire dans cette rue qui petit à petit reprend vie. 

Angèle Broquère

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