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Shopopop facilite la livraison de courses entre voisins

Après le covoiturage, le cotransportage. Cette solution consiste à faciliter la livraison du dernier kilomètre : un client passe commande sur un site marchand et il peut choisir de se faire livrer par un autre particulier. Ce dernier reçoit en échange l'équivalent d'un " pourboire " (aux alentours de 5 à 9 euros). Un coup de pouce financier bienvenu en période d'inflation... Tel est donc le principe qu'a voulu généraliser Shopopop. Et avec succès !

La start-up, créée en 2015 par Johan Ricaut et Antoine Cheul, s'est engouffrée sur ce créneau du cotransportage. Depuis sa création, elle a enregistré plus de 9 millions de commandes et accompagne 7 000 commerces, en France mais aussi en Italie, au Benelux et en Espagne. Elle comptabilise aussi 150 collaborateurs. En juin dernier, elle a rejoint les lauréats du Maddytour 2024, dans la section Nord-Ouest. " Nous sommes aujourd'hui à un stade de développement qui nous permet de dire que l'entreprise est rentable, nous n'avons plus besoin de prouver notre concept ni notre modèle économique, assure, fièrement, Johan Ricaut. Il y a eu plus de 1,5 million de téléchargements de l'application. C'est quelque chose qui commence à prendre de l'envergure... " 

Un impact social et environnemental 

Shopopop intervient ainsi sur 27 000 communes françaises, à travers tous les territoires. " En zone urbaine, nous avons une population qui est plutôt connectée, qui se fait livrer dans un souci de confort. En zone rurale, nous pouvons non seulement offrir ce même service de livraison rapide aux consommateurs, mais nous répondons aussi à une dimension de nécessité, en facilitant le quotidien de personnes âgées ou à mobilité réduite ", commente Johan Ricaut. De plus, la solution Shopopop est bénéfique d'un point de vue environnemental, puisque l'entreprise travaille à la mutualisation d'une mobilité déjà existante, qui va dans le sens d'une réduction des émissions de CO2. Elle contribue également à renforcer le lien social et la notion d'entraide. " A ce jour, nous avons distribué plus de 40 millions d'euros de rétributions aux personnes qui ont assuré des livraisons ", souligne le cofondateur. Via l'application Shopopop il est en effet possible de cumuler les pourboires pour se voir verser une somme plus conséquente en fin de mois. 

Faciliter l'accessibilité 

Depuis 2015, Shopopop a bien entendu évolué. Au début de l'histoire de l'entreprise, les deux associés misent avant tout sur un service à déployer auprès des enseignes de la grande distribution alimentaire. " Pour une raison très simple : c'est le marché sur lequel la récurrence est la plus importante, puisqu'on fait nos courses toutes les semaines ou plusieurs fois par mois. Désormais, nous démarchons d'autres partenaires qui ne sont pas forcément des enseignes alimentaires, en important des flux nouveaux dans les territoires. Notre objectif, c'est de voir comment accompagner les commerçants dans leurs enjeux de livraison à domicile et d'accessibilité ", explique Johan Ricaut. Selon lui, cela passe aussi par une certaine présence dans d'autres verticales du retail (textile, équipement de la maison, électronique, etc.), Shopopop travaillant déjà avec des enseignes comme Décathlon, Bureau Vallée ou Electro-Dépôt. " Mais nous avons encore besoin de densifier ce réseau-là ", estime le dirigeant qui compte aussi accentuer la présence à l'international de la start-up. Prochaine destination : le Royaume-Uni.  

Enfin, parmi ses derniers chevaux de bataille : faire davantage la lumière sur Shopopop. " Du côté des consommateurs, l'entreprise est connue. Elle l'est moins du côté du BtoB : les enseignes n'exploitent pas assez la force de notre service, à savoir la dimension environnementale et sociale. Ils nous voient souvent comme un énième prestataire de livraison, regrette Johan Ricaut. De même, il serait bien que les pouvoirs publics éclaircissent la situation des cotransporteurs... " Le dirigeant déplore en effet un simple copier-coller du covoiturage dans le cadre réglementaire. Or, le cotransportage a besoin d'un encadrement plus évident pour sécuriser définitivement le système, d'autant plus que les perspectives sont belles. " Qu'il s'agisse de l'alimentaire ou du non-alimentaire, il y a une demande de livraisons qui augmente de près de 20 % chaque année alors que les solutions de transport classique sont seulement en capacité de progresser d'environ 5 à 10 %. Ces modèles ne seront pas suffisants pour soutenir la croissance de la demande ", conclut Johan Ricaut.  

Cet article a été publié initialement sur Big Média Shopopop facilite la livraison de courses entre voisins

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