World News in French

Quand cette maison d'un artiste creusois ouvre ses portes, c'est la famille qui vous fait la visite

Si vous l’avez raté le week-end dernier, vous aurez une seconde chance pour les Journées du patrimoine : ne la laissez pas passer, sous peine de devoir attendre une année de plus. Et ce serait dommage.

Dommage parce que le lieu vaut le déplacement. La maison de Fernand Maillaud, plus connue de certains sous le nom de Renabec, n’ouvre que très rarement ses portes au public. Mais quand elle le fait, c’est en famille que ça se passe. Et ça change tout. Samedi, tandis que François Boule (arrière-petit-neveu de l’artiste) commençait la visite par le salon, sa fille Alice Kerrouche l’entamait, elle, dans la salle à manger.

Mais d’une pièce à l’autre, tous deux racontent la même histoire : la vie d’un artiste qui transpire à travers tous les murs de la maison – des meubles jusqu’aux poutres, tout est sculpté des mains de l’artiste – et plus largement celle d’une famille et du quotidien d’une époque. 

Cet artiste qui « a réussi à garder son authenticité »

« Tous les tableaux représentent une partie de sa vie, explique Alice Kerrouche. On voit rarement des paysages nus dans sa peinture, ce qui le différenciait de l’école de Crozant. Et il représentait aussi très souvent les gens du peuple pour qui il avait une grande admiration. Il n’a pas eu la renommée d’un Monet par exemple mais ses tableaux lui ont permis de gagner sa vie. »

Jusqu’à l’étage, où se trouve l’atelier de Fernand Maillaud, chaque pièce visitée permet ainsi de découvrir la vie et le talent de l’artiste et de toute la famille. Puisque chacun avait la fibre. « Même Firmin, le frère de Fernand qui était colonel, avait sculpté ce petit tabouret avec un diable la bouche ouverte qui croquerait les fesses de celui qui s’assoirait », sourit Alice Kerrouche. Ravie, une nouvelle fois, de faire découvrir ce lieu magique et surtout de le faire vivre encore.

« De génération en génération, on essaie de le faire, oui, même si ce n’est pas facile. Mais c’est essentiel de l’ouvrir pour que ces peintures continuent à vivre. Ce que j’aimerais que l’on retienne de Fernand Maillaud ? Qu’il a été un artiste qui a pu vivre de sa pratique sans se plier à des mouvements artistiques. Il a réussi à garder son authenticité, son message clair et sincère toute sa vie et c’est un message qui touche encore les gens aujourd’hui. C’est aussi pour ça que ce que je préfère dans son œuvre, ce sont ses petits dessins. Parce qu’il parvient à saisir l’humain, le sens de la vie des gens, de leur manière de vivre, aussi modestes soient-ils. »

Séverine PerrierPhotos : Bruno Barlier

Читайте на 123ru.net