World News in French

Paralympiques-2024: les volleyeurs bosniens déterminés à reprendre l'or

"Paris, c'est vraiment important pour nous car nous voulons récupérer le titre. Nous savons que nous en sommes capables", dit à l'AFP le technicien qui, à 52 ans, forme toujours avec plusieurs autres quinquagénaires le noyau dur de la seule équipe au monde à avoir réussi au cours de deux dernières décennies à empêcher les Iraniens de remporter l'or olympique.

La dernière fois, c'était aux Jeux de Londres en 2012.

Delalic et ses coéquipiers, champions d'Europe en titre, se préparent sans relâche depuis mai, quatre jours par semaine, dans la salle d'un hôtel de Sarajevo. Pour lui et deux ou trois autres vétérans, ce sera probablement la dernière chance de disputer les Jeux paralympiques.
"On les a habitués"
"Les gens attendent toujours de nous qu'on rentre avec l'or. Quand on rentre avec de l'argent, ils disent +pourquoi ce n'est pas l'or ?+, alors que d'autres ne parviennent même pas à se qualifier. Mais c'est notre faute, on les a habitués", sourit le capitaine.

Blessé fin 1992, durant le siège de Sarajevo, par l'explosion d'un obus de char, cet ancien judoka a rapidement découvert le volley assis, un sport qui lui a "apporté tout dans (sa) vie".

Il est l'artisan des 27 médailles remportées par la sélection en 27 ans, dont 16 médailles en or: deux Jeux paralympiques (2004 et 2012), onze championnats d'Europe et trois Mondiaux, décompte le sélectionneur, Ifet Mahmutovic.

Doyen à la faculté de sport de Sarajevo et auteur d'un ouvrage de référence sur le volley-ball assis, il explique les succès de l'équipe par un travail acharné, et par l'entêtement des joueurs.

"Nous sommes une société cruelle. Si ce n'est pas l'or, c'est comme s'ils n'avaient rien gagné (...) Ils ne veulent pas être oubliés et c'est pour ça qu'ils ont ces résultats", précise le coach.

L'équipe est toujours composée en grande partie par des joueurs ayant subi des amputations de jambes après avoir été blessés pendant la guerre (1992-1995), ou après en marchant sur les mines.

"Ils ont changé ma vie, mon regard sur la vie, ma philosophie de vie", dit Ifet Mahmutovic, qui a pris les rênes de la sélection en 2021, en succédant à l'emblématique Mirza Hrustemovic.

-"Nous essayerons de les surprendre"-

Le volley assis est assez populaire en Bosnie, où les clubs se comptent par dizaines. Fantomi et Spid, les deux équipes de Sarajevo, s'échangent depuis des années le titre de champions d'Europe.

Ermin Jusufovic, 43 ans, élu joueur le plus utile du Mondial-2022 - remporté par l'Iran qui a battu la Bosnie en finale - a été blessé à quelques jours de son seizième anniversaire dans l'explosion d'une mine, un an et demi après la guerre, dans la région de Lukavac (nord-est).

"Nous avons vraiment bien travaillé et nous allons à Paris avec de très grandes ambitions. Nous serons très focalisés et motivés", dit-il. "Avec le plus grand respect pour tous les adversaires, nous y allons pour remporter la première place".

L'Iran (7 médailles d'or et 2 médailles d'argents aux paralympiques, en neuf participations), reste le favori des jeux de Paris, admet Ismet Godinjak, 51 ans, chargé de la défense bosnienne.

"Ce n'est pas une honte de perdre face à l'Iran, mais nous ferons tout ce que nous pouvons. Avec une dose de chance et de courage, nous essayerons de les surprendre", promet ce joueur, un des plus expérimentés de l'équipe.

Le plus grand défi sera, comme d'habitude, de tenir face à Morteza Mehrzad, un géant iranien de 2m46, un des hommes les plus grands au monde, qui même assis peut frapper le ballon à près de 2 mètres du sol.

Louant la "cohésion de l'équipe" et le "respect entre les joueurs, qui meurent l'un pour l'autre sur le terrain et pour chaque ballon", Stevan Crnobrnja, 40 ans, sélectionné depuis 2021, veut y croire aussi.

"Depuis que je joue pour la sélection, nous n'avons jamais gagné contre l'Iran. Je souhaite vraiment battre cette fameuse équipe".

Читайте на 123ru.net