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Après les éleveurs, les chasseurs ont perturbé l'université d'été du parti REV d'Aymeric Caron à Ouches, près de Roanne

Hier vendredi 23 août, ce sont les éleveurs du bassin charolais qui s'étaient "invités" aux Universités d'été du parti REV (Révolution Ecologique pour le Vivant) dont la figure de proue est Aymeric Caron, journaliste et député de La France Insoumise. Ces agriculteurs, pour la plupart membres du syndicat FNSEA (dont l'un des débats des universités d'été de REV posait la question de sa dissolution), avaient pris pour une provocation le fait que ce mouvement choisisse le Roannais, tout près du berceau de l'élevage charolais, pour organiser cette manifestation. REV affiche en effet clairement son antispécisme et son souhait, à long terme, que l'élevage animal finisse par disparaître. REV est également clairement opposé à l'agriculture intensive.

Ce samedi 24 août, la journée n'a pas été plus calme, loin de là, pour les 400 participants revendiqués par REV. Alors qu'un nouveau débat, l'après-midi, avait pour thème "Faut-il abolir la chasse ?", ce sont cette fois les partisans de la Fédération départementale de la chasse qui se sont retrouvés à Ouches pour manifester leur opposition. Environ 250 personnes se sont approchées au plus près de la salle de la Roche où se tenaient les débats et ont fait un maximum de bruit, avec de nombreuses cornes de brume et, comme la veille, les fortes détonations des effaroucheurs d'étourneaux. Dans la salle, la tenue des ateliers s'en est trouvée fortement perturbée. 

 

 

Les chasseurs ont manifesté une bonne partie de l'après-midi, huant, invectivant les participants et redoublant de bruit lorsqu'Aymeric Caron est venu se rendre compte de plus près de l'agitation et a filmé les contestataires. Les gendarmes, au nombre de 80 sur l'ensemble de la journée, filtrant les participants, interdisant l'accès au site de la Roche aux manifestants et fouillant même des véhicules sur réquisition du procureur de la République pour s'assurer qu'aucune arme, notamment, ne soit transportée, ont dû intervenir en douceur lorsqu'un partie des manifestants s'est approchée tout près de la cloture entre le pré appartenant à un agriculteur et le lieu de l'Université d'été.L'agitation a redoublé lorsque le député Aymeric Caron est venu filmer les manifestants

Pour Gérard Aubret, président de la Fédération régionale des chasseurs, "l'opération est un succès. Réunir 250 personnes un samedi, alors que la chasse est ouverte, au mois d'août, y compris une cinquantaine de personnes du Forez, je ne m'y attendais pas spécialement. Nous n'empêchons pas ces gens-là d'avoir leurs idées, mais leurs questions sont provocatrices. Eux, ce qu'ils réclament, c'est l'interdiction pure et simple de la chasse. Nous, nous disons, ceux qui veulent chasser chassent, les autres n'y sont pas obligés. C'est pareil pour la consommation de viande."

Pierre-Olivier VérotPlus de 200 chasseurs, du Roannais et du Forez, ont répondu à l'invitation de leur Fédération à démontrer leur opposition aux positions du mouvement REV

Aymeric Caron : "On est atterrés". Le chef de file du mouvement REV avait du mal à cacher son agacement et son dépit face à cette deuxième journée de protestation organisée en marge de l'université d'été de son parti. "On est satisfaits de l'organisation, du nombre de participants (400 contre 200 l'an dernier), mais on est atterrés de l'accueil qui nous est fait par ces agriculteurs et chasseurs qui se comportent de façon très anti-démocratique et extrêmement violente. Il y a des enfants sur le site qui sont terrorisés. C'est scandaleux de se comporter comme ça. Oui, nous sommes anti-chasse, oui, nous sommes pour inventer une nouvelle forme d'agriculture, mais nous sommes aussi favorables à pouvoir en parler, avec tout le monde et évidemment avec les premiers concernés. Nous voulons travailler avec les agriculteurs pour un nouveau modèle. En revanche oui, nous voulons l'abolition pure et simple de la chasse. C'est un archaïsme, une barbarie et nous voyons bien aujourd'hui comment se comportent ceux qui revendiquent ce droit de tuer des animaux en liberté. On comprend qu'ils ne soient pas d'accord avec nous, même qu'ils soient en colère, mais il y a une manière de l'exprimer. Là, ils viennent à un mètre de nous, certains nous insultent, montrent par des gestes qu'ils sont prêts à se battre avec nous. Après, je n'ai jamais attendu grand chose des chasseurs, je ne suis donc pas très surpris. S'ils sont là, c'est aussi qu'ils sont inquiets. Car la chasse sera abolie un jour, c'est certain, même si ce n'est pas de mon vivant." Propos recueillis par P.-O. Vérot

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