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Le Stade Aurillacois s'offre un satisfecit avant son véritable examen en Pro D2

Il convient de reconnaître que la victoire (31-24) de vendredi n’était pas celle sur laquelle grand-monde aurait misé. Même en interne, les acteurs du Stade Aurillacois admettaient avant la partie que ce ne serait probablement pas le Stade qui s’imposerait, ou alors ça voudrait dire que le MHR pourrait avoir des soucis à se faire cette saison.

Il n’empêche… S’il est évident que ce Montpellier-là est apparu assez limité dans le jeu, peu inventif et cumulant nombre de mauvais choix, le tout avec souvent plus de force brute que d’intelligence, il fallait se le coltiner.

Et Aurillac l’a fait. Car le résultat sec, aussi positif soit-il, est d’abord la conséquence du contenu. « Ça fait du bien de gagner et quand tu gagnes contre une équipe comme Montpellier, c'est extraordinaire », notait Roméo Gontinéac qui n’oubliait cependant pas de relever que le Stade arrivait au terme de sa prépa quand le MHR débutait la sienne.

Une défense solide de la part des Cantaliens

Quoi qu’il en soit, la note finale correspondant à ce que le Cantalien voulait voir en termes de combat. « C’est ce qu’on voulait voir oui, plus d’intensité et d’engagement et sur ce plan, on est satisfait. Il faut féliciter le groupe, les 32 joueurs qui s’y sont filés. Il y a eu des moments difficiles où on pouvait être dépassé par la dimension physique du MHR et leur rythme, mais on n’a jamais abandonné et on s’est serré les coudes ».

Contre une équipe de Top 14 a très fort tonnage, Aurillac a fait mieux que rivaliser dans le combat et sur la défense de ballons portés, même s'il a parfois craqué. Photo Jeremie Fulleringer

La défense sur ballon porté sur une grande partie du match, ou la tenue en mêlée (même avec des attelages qui évoluent), sont autant de bons signaux. Idem pour la défense tout court, où il y a l’énergie mise pour stopper l’adversaire, mais aussi l’organisation.

À l’image de ce très gros stop à deux de Nonkontwana et Slamani sur un énième coup de boutoir des avants héraultais après une pénalité jouée à la main devant la ligne cantalienne (24e) qui allait se conclure par un ballon récupéré par la défense auvergnate et un jeu au pied de Delarue pour se sortir de la pression.

Un jeu au pied efficace mais qui a aussi connu du déchet

Dans ce match, Aurillac a eu davantage le ballon que face à Nevers, et a livré quelques séquences où il s’est efforcé de multiplier les temps de jeu. Pas autant que le staff et les joueurs l’auraient voulu, mais c’est déjà un premier pas contre un adversaire de Top 14.

On relativise beaucoup de choses, mais avant le match, j’avais dit que si on n’avait pas de combat, on ne peut pas parler ensuite de stratégie et de tactique. Pour le combat, on est rassuré, on sait qu’on est capable de répondre, même dans le dur

« Maintenant, il faut qu’on avance sur l’aspect conservation. On perd 2-3 ballons sur des phases de rucks où la dimension physique joue, mais où on doit tout de même être plus réactif. Et il faut aussi qu’on ajoute de la maîtrise », poursuivait l’entraîneur.Si le bon jeu au pied cantalien luia permis de signer trois de ses quatre essais, le Stade a aussi connu du déchet avec des pénaltouches non trouvées en première période. Photo Jeremie Fulleringer

Car si Aurillac s’est montré efficace, notamment sur des séquences où il a bien alterné en utilisant le pied (cf les essais de Seunes, Alania et Perrin), il a aussi rendu des ballons un peu faciles, comme le pointait Didier Tison après le match. C’est vrai sur des pénaltouches non trouvées en première période.

Des timings encore à affiner

Mais avec la dose de confiance qui accompagne assez son résultat de vendredi, Aurillac va pouvoir travailler sereinement et dans le détail des timings, des automatismes, et des repères encore à soigner, afin que certains embryons de séquences intéressantes derrière.

C’est le cas de jeux au pied courts ou quasiment à plat qui créaient des décalages dans la défense adverse, ou encore la fluidité de la relation 9-10-12-15 encore perfectible, ce qui est compréhensible après avoir dû changer de maître(s) à jouer à l’ouverture et d’arrière cet été.

Sur les bases de ce qu’Aurillac a montré contre le MHR, on est en droit de croire que les fondations sont plutôt solides. Ou à même de tenir pour bien aborder Angoulême. Pour commencer. 

Jean-Paul Cohade

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