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Angèle Cortès, une mère admirable

«Ce n’est que de la joie et des souvenirs. J’ai bien travaillé ».

Angèle Cortès vient de recevoir la Médaille d’or de l’Enfance et des Familles. Elle regarde avec un doux sourire la cinquantaine de personnes qui sont là, autour d’elle dans la salle du conseil municipal, vendredi après-midi. Toutes ou presque sont de sa famille.

Angèle Cortès est la mère de 16 enfants, 7 filles et 9 garçons. Aujourd’hui, la famille compte 45 petits-enfants, 25 arrière-petits-enfants et une arrière-arrière-petite-fille.

Bonne cuisinière et couturière

Il lui a fallu un dévouement total et une organisation sans faille pour élever ses enfants : « Le plus dur, c’était de tenir tout le monde à la fois », reconnaît-elle de sa voix douce. Le foyer est un havre de paix et d’amour. Elle excelle dans tout ce qu’elle entreprend. « C’était une très bonne cuisinière. Elle nous faisait des petits plats adaptés à tous les âges ». Elle avait appris la couture par elle-même. Indispensable avec autant d’enfants.

« Maman faisait des robes de mariés, de cérémonie, des costumes », témoigne Isabelle une de ses filles. Elle ajoute : « Moi j’ai un beau souvenir où j’avais eu la meilleure note de rédaction. J’avais raconté qu’elle avait confectionné un sapin de Noël avec une grande aiguille à tricoter au milieu et elle avait monté dessus des gâteaux au goût amande qu’elle avait fait en forme d’étoiles. »

Une créativité qu’elle exercera aussi dans les écoles de la ville où elle peignait des fresques. Un clin d’œil au destin car elle avait été contrainte en 1940 de délaisser les études pour s’occuper de ses 6 frères et sœurs.

Petite et grande histoire

À Ussel, tout le monde - ou presque ! - connaît directement ou indirectement un « Cortès ». Dans le milieu sportif, musical, dans les services de secours… S’intéresser à l’histoire de la famille Cortès, c’est à travers la « petite histoire » retrouver la grande Histoire et la tragédie de la guerre d’Espagne.

Le père, Miguel, né en 1912, était originaire de Carthagène, au sud-est de l’Espagne. Il est arrivé comme travailleur dès 1939 au moment de la chute du gouvernement républicain. Il travaillera comme bucheron. Pendant l’Occupation, il s’engagera dans le maquis avec les FTP-MOI.

La mère, Angèle, vient de Malaga, en Andalousie. La famille a fui devant l’arrivée des troupes de Franco. Entre 5 et 7 ans, étape par étape, elle fera 1.200 km à pied.

En 1939, toute la famille est internée au camp de réfugiés d’Argelès-sur-Mer dans les Pyrénées-Orientales avant de reprendre la route vers Chartres et de redescendre à la Rivière-de-Mansac et finalement à Saint-Etienne-aux-Clos.

Et c’est là, aux alentours de 1950, qu’un compagnon du père joue le rôle d’entremetteur pour le bonheur des deux.

« Là-bas, glisse-t-il, il y a une famille espagnole et de belles filles ». Michel naîtra en 1951 et 15 autres enfants dans les 22 années suivantes.

« Les familles nombreuses sont un pilier de notre société. Elles participent à la transmission des valeurs, au dynamisme de notre pays et à sa richesse culturelle et humaine », a souligné le maire, Christophe Arfeuillère, lors de la cérémonie de remise de médaille.

Une cérémonie qui s’est close sur un air d’accordéon avec - c’était incontournable - Viva Espagna et la célèbre chanson de Luis Mariano Maman, c’est toi la plus belle du monde . 

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