Il y a 80 ans partait le dernier convoi de prisonniers de la Mal-Coiffée, à Moulins, vers les camps nazis
« Alors que Paris, libéré, était dans l’allégresse, Moulins était dans la détresse », résumait dimanche Pascale Trimbach, préfète de l’Allier, lors de la cérémonie en hommage au dernier convoi de détenus partis de la Mal Coiffée vers les camps nazis, le 25 août 1944. Il y a 80 ans, les Allemands savaient la guerre perdue, allaient bientôt fuir Moulins et le reste de la France.
Pourtant, jusqu’au bout, les déportations se sont poursuivies. Cette nuit-là, 66 prisonniers montent en bus en direction de la gare, puis sont transportés dans des wagons à bestiaux dans les camps de Buchenwald et Ravensbrück. 56 hommes, 9 femmes et un enfant de 7 ans, qui étaient retenus dans les caves de l’ancien château des ducs de Bourbon devenu prison de la Wermacht. Ils étaient pour la plupart résistants ou juifs. Seuls 35 d’entre eux sont revenus des camps.
Avant les prises de parole des officiels, les noms de toutes les victimes de cet ultime acte de barbarie ont été énumérés un par un.La vice-présidente du Conseil départemental de l’Allier, Cécile de Breuvand, a voulu avertir sur les récits approximatifs concernant la période de l’Occupation, « qui ont longtemps brouillé la sincérité de notre devoir de transmettre. Avec le risque de ternir le sens de nos cérémonies patriotiques », ajoutant une citation d’Aldous Huxley : « Le fait que les hommes tirent peu de profit des leçons de l’Histoire est la leçon la plus importante que l’Histoire nous enseigne. »
En résonance avec l’actualitéLa préfète a quant à elle tenu à nous ramener à l’actualité. « À l’heure où en Europe, des populations civiles sont bombardées, martyrisées et déportées, gardons en mémoire le souvenir de ceux qui, il y a 80 ans, se sont opposés à de tels actes ».
Emeric Enaud